Intervenant à l’assemblée générale de la FDSEA, l’enthousiaste géographe et économiste, Sylvie Brunel, a mis en avant « l’excellence bretonne trop souvent méconnue ». Mais tant que « le monde agricole ne sera pas solidaire, comment pourra-t-il résister aux attaques ? ».
Dans un véritable plaidoyer, la professeure à la Sorbonne a rappelé que l’agriculture reste le 2e employeur de France. « L’agriculture, c’est l’équivalent de 2 Airbus 320 vendus chaque semaine ». Et de lui dédier quelques lauriers bien souvent ignorés par le monde agricole lui-même : « Saviez-vous par exemple que la France est le premier exportateur mondial de semence végétale avec 5 % de la SAU mondiale ? ».
Pour Sylvie Brunel, la profession doit communiquer sur « la haute qualité des produits agricoles français ». Elle invite également les agriculteurs à solliciter « une valorisation du travail exercé par les éleveurs sur les paysages. Quatorze millions d’hectares de prairies en France et 1/3 de la SAU en Finistère, cela a un prix ».
« On ne rend pas service à la planète si on ne mange pas de viande », enfonce encore la géographe qui explique : « Les animaux valorisent de l’herbe sur des terres qui ne produiraient pas de céréales. Pour nourrir la population, il faudrait donc mettre en culture des terres actuellement protégées ». Et d’interroger sur le développement du bio : « À qui profite-t-il ? J’ai peur qu’à terme les distributeurs paient des fortunes pour discréditer l’agriculture conventionnelle et qu’ils importent de plus en plus de produits bio, ce qui créera une distorsion de concurrence ». Sujet à méditer…