Maïs : investir dans les étapes rentables

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Si elle est bénéfique à court terme pour la trésorerie, la recherche d’économies systématiques sur les intrants n’est pas forcément la stratégie la plus rentable.

En période de crise agricole, après une année de déficit de rendement en fourrage et une moindre valorisation en grain, il peut être tentant d’essayer quelques ajustements dans l’itinéraire technique du maïs. Pour optimiser la marge, il convient cependant de faire les bons choix et d’investir les euros dans les postes assurant sécurité et rentabilité…

Génétique et densité, deux fondamentaux à maintenir

Gain de 0,15 t MS/ha/an et de 0,01 UFL en 20 ans… « Le choix de variétés récentes reste essentiel pour bénéficier du progrès génétique », selon Michel Moquet, d’Arvalis-institut du végétal lors d’une journée technique dédiée à la culture du maïs en décembre 2016. Mais peut-on s’intéresser aux variétés à bas prix, permettant une économie du poste semences de plus de 50 €/ha ? Des essais conduits par Arvalis de 2012 à 2016 ont montré que le moindre rendement obtenu avec ces variétés induisait finalement une perte de plus de 100 €/ha.

Côté densité au semis, des gains de trésorerie sont possibles sur l’achat des semences en réduisant les densités. Mais d’après les essais Arvalis réalisés de 2014 à 2016 en Bretagne et Pays de la Loire les pertes de rendements sont significatives en dessous des densités conseillées. Pour obtenir le meilleur résultat économique, les préconisations doivent donc être respectées
À noter que la valeur alimentaire est peu modifiée entre un maïs à densité réduite et un maïs conduit avec les densités recommandées.

Gérer les parcelles à risque pour les ravageurs

Les intrants représentent près de 30 % des charges opérationnelles de la culture du maïs. Certains d’entre eux, comme les insecticides, ne sont pas des facteurs de production, mais constituent plutôt une assurance face aux risques liés aux ravageurs. Alors peut-on être joueur et miser sur des économies sur ces achats ? Des outils d’aide à la décision existent dans certains domaines (notamment pour la gestion de l’azote et des maladies sur céréales), mais pour la conduite du maïs, et notamment pour la gestion des ravageurs, le choix de protéger ou non, peut s’avérer difficile.

Concernant les ravageurs à l’implantation, il n’existe pas à ce jour de méthode d’analyse de risque suffisamment fiable pour orienter le choix des producteurs. Sur taupin, en dehors de quelques situations bien identifiées (parcelles en précédent prairie, dégâts déjà observés) où la protection s’impose, le risque est souvent difficile à appréhender. Sur mouche, c’est encore plus aléatoire, comme l’a démontré la dernière campagne. En ce qui concerne les leviers agronomiques, ils s’avèrent globalement peu efficaces sur taupin, même si un bon démarrage (avec une variété vigoureuse, l’utilisation d’un engrais starter) peut légèrement atténuer les dégâts. Sur mouches, aucun levier agronomique n’a pu être identifié dans l’enquête réalisée en 2016.
Sur la pyrale, problématique émergente dans la région, des essais sont en cours pour vérifier la nuisibilité, notamment sur maïs fourrage, et permettre d’établir un seuil d’intervention.

Préserver le rendement avec le désherbage

Si la préservation du rendement est l’objectif premier du désherbage, il doit aussi prévenir la nuisibilité indirecte, avec l’objectif à moyen et long terme de réduire le stock semencier, voire d’empêcher l’apparition de plantes toxiques… La nuisibilité peut être importante, plusieurs tonnes de matière sèche pour un désherbage mal maîtrisé, bien au-delà du coût du désherbage moyen qui est de l’ordre de 60 €/ha. Des réductions de doses sont parfois possibles en intervenant sur des adventices très jeunes et en bonnes conditions. Par contre, la présence de vivaces augmente systématiquement le coût des programmes de désherbage.

La rentabilité dépend aussi de la qualité du maïs récolté

L’optimisation des intrants est nécessaire pour améliorer la performance du maïs, mais la rentabilité de la culture tient aussi à la qualité du fourrage récolté. Les essais récents conduits par Arvalis montrent une dégradation de la valeur amidon et de la digestibilité des tiges et des feuilles pour les semis tardifs. La date et donc le stade de récolte ont également une importance capitale dans la réussite finale de la culture. En récolte trop tardive, au-delà de 32-33 % MS, malgré des taux d’amidon plus élevés, on constate une baisse de la valeur énergétique du maïs, liée à une moindre valorisation des tiges et des feuilles.Michel Moquet, Arvalis-institut du végétal


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