Les pays européens subissent un vieillissement de la population, nécessitant un nouveau modèle pour optimiser la croissance.
« Nous ne sommes pas en crise. » Pour Pierre Sabatier, agronome et P.-D.G. de PrimeView, l’Europe, et dans une moindre mesure les États-Unis, sont entrés dans une ère de stagnation structurelle, avec un faible développement de la croissance. Ce changement génère de l’anxiété et peut être une des explications aux récents votes de contestation lors des derniers événements politiques avec le Brexit et l’élection de Donald Trump à la présidence américaine. « Si c’était une crise, on pourrait faire le dos rond et attendre que cela passe. Mais notre environnement mondial étant bouleversé, le changement est une obligation. Tout retard dans les décisions fait peser des risques sur les entreprises. Comprendre les raisons de cette transition nécessaire permettrait de développer des modèles de croissance en favorisant l’entreprenariat », insiste-t-il, intervenant lors de l’assemblée générale du Cerfrance Brocéliande, à Guer (56), vendredi 31 mars.
Savoir ce que l’on veut, préambule nécessaire
Pour cela, il faut avoir une vision sur ce que l’on veut. « C’est ce qui manque à la France, qui travaille sur un modèle de développement de la croissance, créé il y a 40 ans. » Cette vision n’est plus adéquate. Les politiques devraient analyser la situation et proposer des outils à mettre en place pour anticiper l’évolution. « Or, ils sont tous formés sur ce modèle et ont du mal à sortir du moule et à innover, pour créer une nouvelle dynamique », déplore-t-il.
La baisse de la consommation est liée au vieillissement de la population. « En France, le potentiel de croissance existe, mais d’une moindre ampleur qu’il y a quelques années », positive-t-il. Pour gagner des parts de marché, il faut donc que chaque entreprise soit au maximum de ce qu’elle peut faire. Une notion permise d’autant plus si l’écoute du client et de tous les salariés de l’entreprise est assumée : « un risque de confiance » qui s’éloigne de la prise de décision verticale prônée depuis trop longtemps dans les entreprises. « Ce qui manque, ce sont les projets ». Pourtant, La France n’est pas le pays le plus mal loti… « Il faudrait juste valoriser les prises d’initiatives dans notre pays et arrêter de stigmatiser l’échec ».
Faire face à la tendance protectionniste
Si l’Europe refuse de commercer avec les Anglais, ils se tourneront vers d’autres pays. Aux USA, si le Parlement refuse de suivre Donald Trump sur ses premières mesures, il n’y a aucun doute qu’il le suivra pour protéger son marché intérieur. « Avec ces nouvelles données dans le commerce mondial et face à cette nouvelle tendance de protectionnisme accrue, c’est un travail de lobbying qui permettra de défendre les intérêts de la région », insiste l’économiste.