L’agriculture biologique est un secteur en plein essor, soutenu par la demande des consommateurs. Une conversion maîtrisée passe par l’anticipation de l’ensemble des démarches et des délais.
En 2015, la part des surfaces agricoles utiles en conversion vers l’agriculture biologique a gagné 50 % par rapport à 2014. Pendant cette phase de transition, qui varie selon le type de production (cf. tableau ci-dessous), l’agriculteur applique la réglementation liée à la production « agriculture biologique » sans pouvoir commercialiser sa production sous cette appellation. Des investissements et des formations peuvent être nécessaires pour convertir les pratiques d’un système conventionnel à celui du bio. Un accompagnement par un organisme de conseil, qui proposera notamment un diagnostic technico-économique de l’exploitation, peut s’avérer être un atout pour lancer sa conversion en toute sérénité.
Production certifiée
Des régions et des collectivités peuvent attribuer des aides spécifiques à l’accompagnement de la conversion. Objectif : soutenir l’agriculteur dont les coûts de production sont supérieurs au conventionnel. Lorsque sa production sera certifiée, ses coûts seront compensés par la plus-value qu’engendre le label. La certification se fait auprès de l’Agence bio en contrat avec l’un des organismes certificateurs agréés par l’État(1). Choisi par l’agriculteur, celui-ci réalise chaque année un contrôle, y compris pendant la phase de conversion. Le coût du contrôle annuel varie entre 500 et 1 000 € en fonction notamment du nombre d’animaux et de la surface de l’exploitation(2).
L’élevage, moteur des conversions
Fin 2015, 28 884 exploitations étaient engagées en agriculture biologique, soit une augmentation de 9 % par rapport à 2014. L’élevage est le principal moteur de cette croissance : près d’un agriculteur sur trois est éleveur et deux tiers des surfaces bio sont destinées à la production de fourrages pour l’alimentation animale. Le nombre de conversions en élevage laitier a ainsi augmenté de 14 % par rapport à 2014 et la marge brute s’est accrue de 10 €/ 1 000 L. Cependant, le constat est tout autre dans les élevages bovins viande : le marché est engorgé compte tenu de la concurrence avec les vaches de réforme. La marge brute a chuté de 19 % par rapport à 2014 et la santé de ces élevages est fragile. Enfin, la Bretagne, première région de France par sa surface en légumes frais bio, voit la demande grandissante des consommateurs porter la croissance des conversions en agriculture biologique.
L’agriculture biologique en Bretagne
Emmanuel Étesse / Cogedis
(1) Écocert France, Certipaq-bio, Bureau Veritas-Certification Qualité France, Certisud, Certis, Qualisud.
(2) Source : Chambre d’agriculture de Bretagne. http://capbio-bretagne.com