Les habitudes de consommation alimentaires changent et les producteurs de culture sous abris ont su proposer des gammes segmentées innovantes, avec toujours plus de saveurs.
L’apparition des Smartphones à l’aube de l’année 2010 a marqué pour les consommateurs un tournant dans la manière d’acheter. Ces nouvelles technologies avancent rapidement, nous dépassent même parfois. Invité à faire part des dernières tendances en matières de développement des start-up et des modes de consommations alimentaires de différents pays du monde, Kevin Camphuis, habitué de ces techniques, a souvent fait sourire son auditoire.
« Ne riez pas, ce sont des choses que l’on verra de plus en plus fréquemment », a-t-il répété lors de l’assemblée générale de la coopérative maraîchère de l’Ouest, détentrice de la marque Savéol. L’exemple de « consommateurs qui ne se soucient pas des aliments qu’ils ingèrent et se tournent alors vers une nourriture entièrement liquide qui subvient à ses besoins nutritifs » laisse dans un premier temps perplexe, surtout au pays de la gastronomie. Et pourtant, l’assiette à la carte frappe aux portes des maisons et appartements.
La tomate a une carte à jouer
Le Foodtech, anglicisme qui marie nourriture et technologie, avance à pas de géant. « Le client demandera d’ici 2020 des aliments bio, livrés chez lui, tracés et prêts en 2 minutes. Ce schéma est rendu possible par la technologie : plus il y en a, plus ça va vite. Aux États-Unis, 3 500 centres commerciaux ferment chaque année, car les gens ne s’y rendent plus. Place à l’abonnement et à la livraison à domicile ». D’autres exemples, comme des restaurants qui prennent la place de grands groupes agroalimentaires, et qui sont capables de livrer le repas familial du soir. « L’assiette est personnalisée, les clients sont contents de partager un moment ensemble ». Si en France les repas sont encore synonymes d’échanges et d’instants passés en famille, ce n’est parfois plus le cas dans d’autres contrées…
Être le premier
Pierre-Yves Jestin, président de la coopérative, porte un regard sur 2022 où trois conditions devront être présentes pour assurer l’avenir. « Garder notre unité, avec une coopérative à taille humaine, soutenir notre marque et garder de la créativité, le tout avec agilité pour pouvoir s’adapter ». Des valeurs qui amènent Kevin Camphuis à saluer l’avance prise dans différents domaines par Savéol. « Il faut être les premiers. Amazon livre 70 millions de foyers aux USA, mais la plate-forme de distribution ne sait pas faire de tomates. Elle fait alors confiance à des entreprises ayant une forte expérience dans le domaine ». La coopérative finistérienne entre en plein dans ce créneau, en proposant des packagings innovants de tomates labellisées sans pesticides, ou encore des plateaux élaborés manuellement, comme la collection gourmande, composée d’un assortiment de variétés rares.