Surfant sur la segmentation de ses productions, la coopérative maraîchère Solarenn, basée à Saint-Armel, augmente ses surfaces.
« Cette année, nous avons près de 7 ha de plus en production, ce qui porte notre surface totale de serres à 60 ha. Et 7 ha sont en construction », a chiffré Christophe Rousse, président de Solarenn, en amont de l’assemblée générale, le 30 mars dernier. Le chiffre d’affaires de la coopérative est passé de 30 millions € en 2015, à 42 millions en 2016. Ce développement s’appuie sur toujours plus de segmentation de la gamme. « En 2001, nous avions environ 75 % de tomate classique ronde, aujourd’hui, la proportion est de 5 %. »
Lancement des mini-poivrons 3 couleurs
La tomate grappe est aujourd’hui la principale production, représentant 58 % des volumes. Les « petites » (cocktails, cerises, différentes couleurs…) et les « anciennes » (cœur, noire de Crimée, marmande, ananas, green zebra) voient leurs volumes augmenter. En 2017, Solarenn sort une offre de mini-poivrons de 3 couleurs pour le rayon « snacking ». La segmentation peut aussi venir du conditionnement, avec des colis en bois demandés par certains distributeurs. Cette année également, une nouvelle maraîchère s’installe en fraise sur 8 000 m2. Les désormais deux producteurs devraient produire 120 tonnes de gariguettes.
Situés principalement dans le bassin rennais, les 32 producteurs de la coopérative emploient environ 600 personnes. À la station de Saint-Armel où sont réalisés tous les conditionnements, le nombre de salariés passe de 25 à 70 en haute saison. 1,3 million € a été investi sur deux ans dans les lignes de conditionnement et la mécanisation du site. « Notre organisation nous permet d’être réactifs par rapport au marché. Avec certaines enseignes, nous avons aussi des contractualisations qui nous permettent des débouchés réguliers. »
Segmentation et goût
Intervenant lors de l’assemblée générale, Bertrand Guély, expert de la grande distribution, a souligné l’importance pour Solarenn de bien comprendre le distributeur et les consommateurs pour dégager de la valeur ajoutée. « Il faut se positionner comme apporteur de services à des enseignes de plus en plus massifiées », pense-t-il. Et selon lui, « il existe des limites à la marque commerciale. Par contre, la « segmentation intelligente » qui peut passer par des séries limitées, des gammes spécifiques… offre de belles perspectives. Les GMS cherchent aujourd’hui à se démarquer de leurs concurrents directs avec des standards qualité différents, des segmentations, du goût… »