L’agrandissement des troupeaux laitiers demande à bien réfléchir le poste traite. Rencontre avec un Gaec finistérien qui a fait le choix d’une traite robotisée où un seul bras branche les griffes dans 3 stalles.
Au Gaec Lamour-Gaudina, de Ploumoguer (29), la structure polyvalente au départ comme bon nombre d’exploitations de la région s’est spécialisée au fil des années. Ainsi, après avoir vu cohabiter Limousines, cochons, vaches laitières et cultures de légumes de plein champ, l’accent a été mis exclusivement sur l’atelier lait. Petit à petit, le troupeau s’est agrandi et les associés du Gaec ont décidé d’investir dans une salle de traite 2 x 11 postes. En 2015, Sandrine Lamour a rejoint son mari et son beau-frère, portant alors la référence laitière à 1 185 000 L. « À l’époque, nous étions 2 personnes à la traite, à raison de 5 heures par jour », confie Sandrine Lamour, soit un total de 10 heures de travail en moins à consacrer au suivi des animaux ou des cultures.
[caption id= »attachment_26476″ align= »aligncenter » width= »680″] Sandrine Lamour apprécie le temps dégagé par le robot. Avec 140 vaches, le suivi du troupeau est réalisé avec 1 UTH.[/caption]
Le bras donne un coup de main
Les 140 vaches donnent du fil à retordre aux éleveurs. C’est alors qu’ils décident d’investir dans une traite robotisée, capable de prendre en charge le nombre élevé d’animaux. Le modèle MI One de chez GEA est ainsi installé dans le bâtiment et le déplacement des laitières repensé. L’objectif premier reste « la réduction du travail d’astreinte pour une meilleure qualité de vie, une souplesse dans la gestion du temps », explique Sandrine Lamour, tout sourire devant la machine qui va et vient pour brancher les vaches. L’installation compte 3 stalles mais un seul bras qui se déplace et saisit la griffe quand un animal se présente. S’ensuit un cycle de stimulation et de nettoyage du pis, directement avec les gobelets trayeurs.
[caption id= »attachment_26478″ align= »alignright » width= »155″] Le bras se déplace en faisant des va-et-vient vers les 3 stalles pour venir brancher et débrancher les animaux.[/caption]
La pré-traite sépare les premiers jets, avant que la traite ne commence. Le bras se retire alors, pour aller brancher une autre vache. Il reviendra quand l’animal aura terminé de donner son lait. Les gobelets sont alors désinfectés avec une solution d’acide peracétique. « Avec 3 stalles, nous pouvons monter jusqu’à 170 à 180 vaches ». La mutualisation de certains coûts, comme la maçonnerie, l’accès ou la canne à lait diminue au final l’investissement. « Par exemple, l’installation ne réclame qu’une seule pompe à vide, ce qui en réduit le coût. » La maintenance est également allégée, avec moins de matériel sollicité.
Confort des vaches
Les animaux ont accès à un parc d’attente uniquement quand elles sont à traire. Une fois le lait recueilli, elles peuvent être dirigées par des portes de tri vers des box d’isolement si elles sont à inséminer ou si un problème de qualité de lait a été détecté. « Les fraîches vêlées et les productrices en fin de lactation restent à l’étable. Il nous reste à organiser le pâturage, qui donnera accès à l’herbe aux femelles hors créneaux de traite. En moyenne, elles passent au robot 2,6 fois par jour. »
Pour le confort durant la traite et la facilité de branchement, une marche surélève les pattes avant engendrant ainsi une position optimale de la mamelle et l’auge mobile s’adapte à la morphologie de la vache. Mais le bien-être de l’éleveur n’est pas en reste. « Quand une alarme survient pendant la nuit, et si personne n’intervient, la stalle concernée se ferme, les vaches ont toujours accès aux 2 autres. En fait, l’alarme la plus courante survient quand nous oublions de remettre la machine en automatique, après avoir branché une vache en manuel…». Il n’a pas été nécessaire de réformer des femelles pour s’adapter au robot, Sandrine Lamour explique : « Si les trayons sont orientés vers le centre de la mamelle, j’augmente l’intervalle de traite. Dans le cas inverse, la vache passe plus souvent au robot. »
Au final, le Gaec n’utilise plus qu’un seul UTH pour le suivi du troupeau. « Cela nous dégage du temps, j’ai pu inscrire mes enfants à la piscine ou à la bibliothèque ». Les enfants aussi disent merci au robot.