Dans les archives de Paysan Breton :
« L’idée du remplacement est une très vieille idée… qui a toujours eu beaucoup de difficultés à trouver une réalisation concrète. »
M. Charles Cornec, directeur du Centre de promotion sociale de Saint-Ségal, connaît bien ce problème. Il a, en effet, pu l’étudier à l’étranger lors de voyages d’étude mais aussi depuis quelques années, dans tous ses détails en Bretagne. Dans le cadre du centre de Promotion sociale existe un service de remplacement qui emploie déjà deux ouvriers.
« En Grande-Bretagne, depuis des années, des associations d’agriculteurs emploient, au niveau d’une ou plusieurs communes, voire d’un canton, des « ouvriers-volants » de remplacement vachers spécialisés. La plupart sont mariés et habitent le chef-lieu de canton ; souvent ils partent quelques jours.
Au Pays-Bas, la formule de l’ouvrier de remplacement est bien au point. Ces fermes se ressemblent beaucoup et sont relativement standardisées avec le même type de bétail, les mêmes machines à traire, aliments composés, les mêmes méthodes techniques…, ceci est le résultat de cinquante années de formation professionnelle et d’assistance technique. En France, et en Bretagne surtout, il n’y a pas deux exploitations qui se ressemblent…, l’ouvrier de remplacement doit donc avoir une très grande souplesse d’adaptation pour que la productivité soit très bonne. »
Création du service de remplacement
« Ce problème, explique M. Cornec, a souvent été étudié par les responsables et notamment à Plabennec, Lesneven, Brest… Au lieu de créer des associations communales ou cantonales qui auraient eu des difficultés à employer un ouvrier, nous avons pensé à l’association départementale. De plus, à Kergadalen, l’exploitation agricole du Centre permet d’utiliser les ouvriers dans les périodes creuses.
C’est en 1967 que le conseil d’administration a décidé la création de ce service, dans le but de le mettre à la disposition des responsables, mais aussi de tout agriculteur qui en ferait la demande.
Le service fonctionne de manière satisfaisante. En 1970, 24 remplacements ont été effectués, soit 192 journées dans le département du Finistère. La durée est variable, allant d’une journée à dix, quinze et même vingt journées. Fréquemment les mêmes agriculteurs refont appel au service, ce qui tend à prouver qu’ils sont satisfaits. »
