Les pommes de terre primeur demandent rigueur et observation au champ. Rencontre avec un producteur finistérien.
Les cultures de légume de plein champ affichent 15 jours à 3 semaines d’avance. C’est du moins le constat fait par André Minguy, producteur installé en Gaec avec ses 2 fils sur la pointe finistérienne, à Ploumoguer (29). Sur les 160 ha de SAU que compte l’exploitation, 30 ha sont consacrés à la culture de pommes de terre primeur, une culture que l’exploitation est habituée à suivre, car étant présente dans les champs depuis 70 ans.
La culture du tubercule primeur a cette année été limitée en intrants, du fait de conditions météorologiques plus clémentes. « La plantation a été réalisée le 26 janvier, avec la variété Starlette que j’apprécie pour sa précocité. Aucun traitement herbicide ou fongicide n’aété appliqué sur les parcelles. L’observation régulière nous sert à ajuster cette protection, inutile cette année », confie André Minguy. Une fertilisation à l’aide d’un engrais complet (13/6/23) a amené la culture à son terme, les premières récoltes ont démarré manuellement pour ne pas abîmer les jeunes tubercules fragiles.
Sur les 30 ha que compte l’exploitation, 5 sont récoltés manuellement. Par rapport à une conduite classique, la densité des plants de pomme de terre primeur est augmentée. Au final, des coûts de production largement supérieurs à une culture de pomme de terre de conservation, et expliqué par « l’achat systématique de plants certifiés, le besoin fort de main-d’œuvre pour la récolte ainsi que des charges de mécanisation à l’hectare plus importantes ». Un système de production plus exigeant, mais qui trouve son marché auprès de consommateurs en quête de fraîcheur et de saveur. Les 350 producteurs de l’AOP Cerafel produisent chaque année 15 000 tonnes de primeurs, la France entière entre 50 et 70 000 tonnes.