Il a été prouvé que les élevages robotisés ayant conservé du pâturage dégagent un revenu supérieur à ceux sans pâturage des mêmes zones. Des travaux montrent que concilier les deux est possible dans différentes configurations. « Par crainte d’une mauvaise fréquentation du robot de traite, son arrivée entraîne souvent un moindre recours au pâturage », a précisé Valérie Brocard de l’Institut de l’élevage, lors des Journées de printemps de l’AFPF (Association française pour la production fourragère). « Mais conserver une part plus ou moins importante de pâturage dans la ration est possible. Pour pouvoir proposer des modes d’emploi dans les contextes variés de plusieurs pays, un projet européen nommé Autograssmilk a été mis en œuvre de 2012 à 2015. » Pâturer avec un robot saturé Sur la station de Derval (44) située en zone séchante, l’objectif est de faire pâturer au maximum un troupeau de 72 Holstein hautes productrices sur une stalle saturée. Cinq saisons d’observation ont permis d’aboutir à une organisation calée sur le parcellaire de 28 ha de prairies accessibles, divisé en trois paddocks, non alimentés en eau. En période de transition (pâturage de jour), les vaches sont rentrées en bâtiment tous les soirs à 18 h. Puis tous les matins vers 8 h, les vaches traites depuis minuit sont triées et dirigées vers le pâturage. Une opération qui demande environ 10 minutes. Les autres vaches sortent au fur et à mesure des traites. De 12 h à 18 h, les laitières circulent librement. Lors de la phase de pâturage intégral (jour et nuit), le tri des animaux est stoppé. L’autorisation de sortie commence à 21 h, obligatoirement après une traite, et les vaches ne peuvent plus revenir avant l’ouverture du portillon vers 8 h. Le troupeau est ramené à 18 h pour assurer le remplissage du robot….
Bien orchestrer les flux en robot et pâturage