La Confédération paysanne a épaulé un éleveur de Saint-Broladre qui n’avait pas pu réaliser dans les temps les prises de sang sur ses bovins. Le syndicat dénonce l’obligation de contrôler 100 % des animaux sur les petits troupeaux.
Lundi 22 mai, des membres de la Confédération paysanne d’Ille-et-Vilaine sont venus soutenir Jean-Claude Juhel au tribunal de Saint-Malo. Eleveur à Saint-Broladre, ce dernier possède notamment un petit cheptel de vaches allaitantes, sur lequel il est soumis aux règles sanitaires des troupeaux à faible effectif (moins de 10 bovins). Une fois par an, il doit réaliser des analyses sanguines sur l’ensemble de ses vaches (brucellose et BVD).
7 500 € d’amende étaient réclamés
« En 2014/2015, il a rencontré des difficultés sur sa ferme. Son troupeau ne voulait plus entrer dans le bâtiment suite à des problèmes de prise de terre. Il n’a pas pu réaliser toutes les prises de sang annuelles dans les temps et a été condamné à payer une amende de 7 500 € », relate Mickaël Romé, représentant local de la Confédération paysanne. « Face à l’injustice de cette décision et au montant faramineux de la somme demandée, le producteur a contesté la décision et a été poursuivi auprès de la juridiction de proximité de Saint-Malo. »
[caption id= »attachment_27209″ align= »aligncenter » width= »680″] Lundi dernier au tribunal de Saint-Malo, Jean-Claude Juhel a été soutenu par des membres de la Confédération paysanne d’Ille-et-Vilaine.[/caption]
Pendant près de 2 années, il s’est conformé aux directives des services de l’État concernant les déplacements de ses animaux, cela n’étant pas sans conséquences pour la situation économique et financière de l’exploitation. « Aucun animal n’est sorti ou entré dans l’élevage. Aucun risque sanitaire n’a été pris. » Jean-Claude Juhel est aujourd’hui en règle vis-à-vis des institutions sanitaires : toutes les prises de sang ont été réalisées. Suite à la convocation de lundi, en audience publique au tribunal de Saint-Malo, le dossier pourrait finalement se clore sans amende. « Le producteur a juste dû montrer ses cartes vertes. »
Des conséquences pour les exploitations diversifiées
Mais la Confédération paysanne 35 continue à dénoncer cette obligation de contrôler 100 % des animaux sur les troupeaux à petits effectifs, « alors que les grosses exploitations ne le font que sur 20 % de leur cheptel. Elle a des conséquences importantes pour les fermes sur les modes de contention, la logistique, la disponibilité des animaux, l’organisation. » Le syndicat regrette que ce soit « encore une fois les petites fermes et les fermes diversifiées, pourtant plébiscitées par la société civile et source d’emploi et de dynamisme territorial, qui en font les frais. »