Beau joueur et amateur de morphologie, Samuel Morin voit les concours autant comme une compétition que comme un moment privilégié de retrouvaille et de plaisir entre éleveurs.
Samuel Morin n’a plus que 2 ha de maïs à semer. Il commence à avoir l’esprit libre pour penser au concours des Terralies à Saint-Brieuc, ce samedi 20 mai. Le producteur de lait de Broons (22) a l’habitude de participer au comice local et aux départementaux. Mais cette année, au salon agricole des Côtes d’Armor, une sélection des plus belles vaches d’Ille-et-Vilaine, du Finistère et du Morbihan sera de la partie. « Ce sera mon premier Régional », livre-t-il avec enthousiasme. Animé par l’esprit de Coubertin, ce qui plaît à Samuel Morin est de prendre part à l’épreuve tout en profitant de la bonne ambiance dans les travées et autour du ring, du dynamisme du syndicat de race Armor Prim’Holstein et du prétexte de l’événement pour se retrouver entre collègues une fois par an.
« L’occasion de montrer aux citadins le bon travail que nous menons dans les campagnes. Mais également de passer un bon week-end. Cette convivialité et cette décontraction font du bien dans un contexte économique aussi tendu. En plus de l’intérêt pour les vaches à morphologie, c’est aussi pour ces retrouvailles que je vais toujours en spectateur au Space. » La pression du résultat n’a pas beaucoup de prise sur lui. Il sait apprécier un bon classement en section.
« Pour aller plus haut, il faut bien sûr avoir la bonne vache mais aussi s’en donner les moyens en termes de préparation. Et là-dessus, j’ai encore beaucoup de choses à apprendre », avoue celui qui espère, un jour, participer au Space. « Mais à chaque fois que je pars pour un championnat, je me donne à fond. L’important est de ne rien regretter. »
Le spectacle du juge face à une section homogène
Cette fois-ci, deux vaches du cheptel quitteront l’aire paillée pour filer vers le Parc des expositions de Brézillet. Dans cette paire, Ibiza (Lakota x Kolton), « la chouchoute », qui termine sa 2e lactation. Celle-ci a déjà vu les Terralies il y a deux ans. « Pour le pointeur, c’est une vache sans défaut particulier. Pour l’éleveur, un animal facile qui se fond dans le troupeau », dépeint Samuel Morin. À Saint-Brieuc, elle s’était classée à la 3e place de sa classe.
« J’étais content qu’elle ait su tirer son épingle du jeu dans une section relevée. J’aime bien le spectacle d’un juge qui a du mal à départager un groupe de vaches de qualité et très homogènes. Il y a du suspense et tout se joue alors sur des détails… » L’autre porte-étendard de l’élevage se nomme Hyme (Christian x Baumaire). « Tout à fait un autre type de vache. Une 3e veau avec beaucoup de format, de puissance… »
« Des gradins, je vois ma vache différemment »
Exceptionnellement, le Costarmoricain devrait conduire ses animaux sur le ring. « D’habitude, je les confie aux jeunes pour les récompenser du travail de préparation et de surveillance qu’ils réalisent. Mais cette année, ceux-ci semblent engagés avec d’autres éleveurs. Et puis, présenter, c’est un métier. » Surtout, Samuel Morin préfère s’asseoir en spectateur. « Quand on défile sur le ring, on ne voit rien. Des gradins, je vois mes vaches différemment… »
Mr Top a marqué le troupeau
En pratique : Régional Prim’Holstein, samedi 20 mai, 11 h 30 à 18 h 30, Parc des expositions de Brézillet à Saint-Brieuc(22).