Avec 30 brebis herbagères Bleu du Maine, l’atelier de sélection ovin vient en diversification de l’activité pépiniériste.
C’est pour entretenir les pentes et les parcelles non destinées à la pépinière sur les 39 ha de SAU, que la SARL Rouxel, à Plessala (22), a démarré la production ovine, en 1985. Christian Rouxel, un des gérants, s’occupe de cet atelier. Dès le début, il a opté pour la race herbagère Bleu du Maine, celle qui avait donné les meilleurs résultats techniques dans l’élevage ovin familial. À la création de l’atelier, il a acheté des animaux pure race et valorise depuis son élevage en vendant de la génétique.
La Prim’Holstein des brebis
Prolifique, maternelle, bonne production laitière, facilité d’agnelage… « La Bleu du Maine, on peut la comparer à une Prim’Holstein, avec beaucoup de potentiel à exprimer », décrit cet éleveur passionné. Mais à la seule condition de savoir la gérer et de bien la soigner. « Ce que
je recherche : obtenir 2 agneaux/brebis ». Alors pour cela, l’agriculteur soigne ses animaux, entre autres aux deux phases clé de la mise à la lutte et l’agnelage.
[caption id= »attachment_27107″ align= »aligncenter » width= »680″] Christian Rouxel, SARL Rouxel, Plessala (22)[/caption]
Trois semaines avant la mise à la lutte, les 30 brebis sont menées sur une pâture fraîche et calme. Le bélier est introduit dans le troupeau vers la mi-juillet. « J’ai réussi à décaler mes agnelages progressivement à fin novembre ; une pratique que j’ai néanmoins abandonnée, car elle me pénalisait sur les concours ». Jusqu’à la dernière brebis saillie, les femelles reçoivent un complément d’environ 250 g/ jour de céréales (mélange aplati d’avoine et d’orge). L’herbe prend ensuite le relais jusqu’à l’approche de l’agnelage où 500 g d’un nouveau mélange de blé, d’avoine, de maïs, d’orge, de tourteaux de lin et de luzerne est distribué.
Après la mise bas, il leur distribue deux repas de 500 g /brebis, foin et ensilage de maïs. Le maïs entre dans la rotation de l’exploitation, après les arbres fruitiers. Une partie est ensilée en petit tas, pour la consommation du cheptel. « On a appris à gérer ce tas d’ensilage, d’autant plus facilement lorsque les agnelages sont groupés », rapporte l’éleveur. Pas comme cette année, où pour la première fois, les brebis sont revenues en chaleur 1 à 2 fois : conséquence conjuguée certainement des conditions climatiques sèches de l’été dernier et du choix d’un jeune bélier pour démarrer les luttes naturelles.
Une race intéressante en pure ou en croisement
Ils ambitionnent d’organiser un concours lors du prochain salon Terralies en 2018. Après différents essais en croisement, l’éleveur affiche sa préférence pour la race Texel hollandais sur un support mère Bleu du Maine. « Les agneaux étaient classés U, avec même quelques-uns en E. Si je devais faire de la viande, c’est le croisement que je prendrais », confie-t-il. Avant de poursuivre : « Mais, ce croisement avec une race à cornes blanches, amènerait dans mon troupeau une sensibilité au piétin. »
Deux agneaux/portée
Les deux agneaux en moyenne/brebis de 3 à 4 kg sont vigoureux. Lorsque la portée est plus grande, je n’en laisse que deux à la brebis. « J’élève alors de préférence les femelles au lait artificiel. Des problèmes d’aplomb peuvent survenir sur des mâles qui profitent trop de cette distribution à volonté. » Les agneaux reçoivent le même mélange céréalier que leurs mères, la distribution est rationnée à 1 kg au sevrage.