Le choix de la Blanc bleu, tout en muscles

Wyoming, jeune mâle de 27 mois acheté en Belgique, parmi des femelles représentant les différentes couleurs de robes de la race : blanc, gris-bleu, noir. - Illustration Le choix de la Blanc bleu, tout en muscles
Wyoming, jeune mâle de 27 mois acheté en Belgique, parmi des femelles représentant les différentes couleurs de robes de la race : blanc, gris-bleu, noir.
Jérôme Dubourg élève des Blanc bleu, une race tout en musculature qu’il valorise auprès d’un artisan boucher et en reproduction. Aux Terralies, il va participer à une présentation de la race et à la vente Prestige.

Pesant environ 900 kg et mesurant plus d’1,35 m au garrot, Halloween va être vendue aux enchères aux Terralies. Cette vache née en 2012 appartient à une des souches développées sur le Gaec Dubourg, mixant atouts musculaires et dimension. « Je souhaite maintenir la taille sur l’élevage, car les mâles – environ 15 à 16 par an – sont vendus comme reproducteurs, souvent dans des troupeaux laitiers pour faire du croisement viande », souligne Jérôme Dubourg, associé à Lohuec (22) avec son frère et l’ami de sa fille.

Sur une SAU de 160 ha, l’exploitation compte un atelier porcin et deux troupeaux bovins allaitants basés sur 35 mères blanc bleu (effectifs en hausse) et 35 mères limousines. « Suite à mon installation, j’ai testé la Blanc bleu en croisement industriel sur les laitières présentes à l’époque sur l’élevage. Puis, en 2002, avec la reprise de l’exploitation de ma belle-mère qui avait 10,2 PMTVA, j’ai acheté 4 femelles en race pure dans le Nord. » Comme l’élevage de Blanc bleu est rare en Bretagne, Jérôme Dubourg a dû apprendre par lui-même à conduire cette race particulière.

Des rations plus denses en énergie

En 2007, la production laitière a été stoppée sur l’élevage et 25 Limousines ont été achetées. « L’investissement était moins important qu’en Blanc bleu. » Comme l’explique l’éleveur, la conduite des deux troupeaux est très différente. Disposant d’une faible capacité d’ingestion, les Blanc bleu doivent recevoir une ration plus dense en énergie. En hiver, chaque vache reçoit 8 kg MS de maïs ensilage, 8 kg MS d’enrubanné, 1 kg d’orge et 600 g de correcteur azoté. Jusqu’à 3 ans, les génisses blanc bleu sont complémentées au pâturage, avec 1 à 1,5 kg d’orge aplatie, ce qui n’est pas le cas pour les Limousines. Ces dernières reçoivent par ailleurs plus de foin et moins de maïs. Les Blanc bleu sont aussi plus longues à finir, avec 4 à 6 mois d’engraissement. « Je leur donne 8 à 10 kg d’aliment de finition contenant du lin, avec du maïs et un peu d’enrubanné. »

[caption id= »attachment_26992″ align= »aligncenter » width= »680″]Jérôme Dubourg avec Halloween qui va être vendue aux enchères aux Terralies. Jérôme Dubourg avec Halloween qui va être vendue aux enchères aux Terralies.[/caption]

Autre différence majeure, les Limousines n’ont jamais de césarienne, alors que cette opération est systématique chez les Blanc bleu du fait de leur musculature. En croisement par contre, les césariennes ne sont pas fréquentes. » À l’approche des vêlages en Blanc bleu, l’éleveur mesure la température tous les soirs. « Quand elle descend en dessous de 39 °C, cela signifie que le vêlage va se produire dans les 24 h. Je regarde alors l’ouverture du col. S’il est fermé, je me lève une fois dans la nuit pour contrôler. S’il est ouvert, je fais venir de suite le vétérinaire, qui opère dans un box à césarienne aménagé et propre. »

Beaucoup de docilité

« La Blanc bleu n’étant pas très maternelle, il faut passer du temps pendant quelques jours pour que les mères acceptent leur veau, avant de sortir en pâture (environ 1 h par jour et par veau). La production de lait est par contre importante, les veaux n’ont pas de nourrisseur en parcelle. Et du fait du contact rapproché en début de vie, les animaux sont très dociles. » L’éleveur achète 5 à 6 embryons par an en Belgique, réalise de l’IA sur une grande partie des femelles et utilise aussi un taureau, changé tous les 3 à 4 ans.

Et d’ajouter : « C’est vrai, la Blanc bleu demande un temps de travail important, mais génère aussi une meilleure valorisation des produits. » Pesant entre 500 à 550 kg de carcasse, les femelles sont vendues autour de 3 400 € en moyenne (à la boucherie Cloarec, de Plouénan). Les reproducteurs mâles, selon l’âge, sont commercialisés entre 2 500 et 3 500 €. L’élevage participe à environ 2 concours par an (Salon de l’agriculture, national ou interrégional), « pour l’ambiance, les échanges et aussi se faire connaître. » En 2013, il a décroché le prix de Championne jeune à Paris.

Jusqu’au 10 septembre

La 3e Vente Prestige des Terralies qui se tiendra le 19 mai, de 19 à 20 h, accueille cette année une 4e race, la Blanc bleu, en plus des habituelles Blonde d’Aquitaine, Charolaise, Limousine. Les acheteurs présents auront le choix entre 8 femelles de conformation exceptionnelle. Des animaux tous nés et élevés en Bretagne, classés E ou U. « Cette année, la vente se tiendra sur le ring d’honneur avec une mise en scène dynamique. Les acheteurs auront tous une plaque et des supports de communication pour valoriser au mieux les animaux par la suite », précise Olivier Le Moign, éleveur et porte-parole de cet événement. « La mise à prix débute à 6 €/kg. L’an passé, les enchères sont montées jusqu’à 8,20 €/kg. » Un « Village de la viande » va également voir le jour cette année aux Terralies, regroupant l’ensemble de la filière.


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