« La viande ovine est un sujet très sensible et a donc un traitement différencié », a essayé de rassurer Michel Barnier dans une vidéo, lors du congrès national de la FNO, en Belgique, le 28 avril, durant lequel l’Europe, le Brexit et les négociations internationales ont été au centre des échanges. « Je suis conscient de la fragilité du secteur ovin et de ses enjeux. » Le Royaume-Uni est effectivement une plaque tournante des importations et exportations de viande ovine vers l’Europe. Selon Michel Barnier, elle importe plus de 90 000 tonnes de viande, en provenance pour 50 % de Nouvelle-Zélande, et exporte près de 80 000 tonnes vers l’Europe dont la France, l’Allemagne et les Pays-Bas. John Bryan, président, entre autres, du forum européen sur l’avenir de la production ovine, estime, de son côté, qu’il « faudra 3 à 5 ans pour négocier le Brexit. Et si cela ne se fait pas dans les deux ans, cela se résoudra devant l’OMC ». Un avis partagé par Éric Andrieu, eurodéputé français (Alliance progressiste des socialistes et démocrates), qui considère que le Brexit ne se fera pas en deux ans à cause de la Pac. Tous les deux s’accordent sur un « Brexit dur ». « On ne peut pas avoir les mêmes avantages dehors que dedans », souligne John Bryan. Cela signifie remettre des barrières tarifaires et revenir à des frontières même pour l’Irlande du Nord, ce qui n’enchante personne….
Le Royaume-Uni, plaque tournante de la viande ovine européenne