Les Jeunes Agriculteurs du département ont convié les candidats aux futures élections législatives à débattre sur l’agriculture, dans une exploitation de Pleyben. Ils ont répondu en masse.
« Nourricière, richesse, essentielle, avenir, paysan, emploi, agriculture familiale… ». Tels ont été les mots choisis par les candidats à la députation quand les Jeunes Agriculteurs leur ont demandé de résumer l’agriculture bretonne. Secteur de poids au niveau économie, différents thèmes ont été abordés, comme la gestion du foncier, l’installation des jeunes ou encore l’agriculture familiale.
Défendre des exploitations transmissibles
« Dans 10 ans, 1 exploitation sur 2 sera à vendre », rappelle Gurvan Philippe, administrateur chez les JA engagé sur les questions de l’installation. « Quel modèle voulons-nous ? Des exploitations démesurées ou ne produisant que pour le marché local ? Il faut sortir des clivages, avec plutôt une agriculture familiale qui dure dans le temps, viable et transmissible », défend-il. Il relate alors sa propre expérience, avec un prêt d’honneur de la Région, de 50 000 € à un taux de 0 %, pendant 5 ans. « Ce dispositif m’a servi pour l’achat de parts sociales, de construire un projet sur des bases saines. 98 % des jeunes réussissent leur installation, c’est pourquoi nous ne comprenons pas le fait que ces aides aient été divisées par 4 ».
Des fermes, pas des firmes
Stéphane Cornec, président des JA, trouve que « le chiffre 1 000 pour une exploitation fait peur », suite à une question d’une candidate sur l’effet qu’aurait eu la Pac sur la productivité des animaux. « Nous ne donnons pas de notion de taille des élevages, mais prônons toujours le fait qu’ils soient construits avec des capitaux familiaux ». Autre cheval de bataille des jeunes, le Manger Français.
« Il faut que le consommateur connaisse la provenance de ce qu’il achète. Or les législateurs laissent encore un délai supplémentaire au second semestre 2017 pour cet étiquetage. Beaucoup d’entre vous sont des élus locaux, auxquels nous demandons de mettre en avant nos produits. On ne peut pas demander aux agriculteurs des efforts sociétaux et environnementaux sans cet effort en contrepartie », affirme le président.
Pour Sébastien Louzaouen, producteur de lait à Ploumoguer, « Nous avons besoin des députés pour garder un delta entre nous et les autres pays européens. Concernant les distorsions de concurrence, nous entendons des paroles d’élus, mais peu d’effet. L’agriculture est aujourd’hui le plus grand plan social français », constate-t-il.
Un lait conventionnel de qualité
Et quand un candidat demande si les producteurs sont prêts à fournir les cuisines centrales en produits biologiques, le jeuneFinistérien répond que « mon lait conventionnel est égal en qualité à un lait bio des Pays de l’Est ». Une qualité de production, des animaux au bien-être reconnu : de nombreux atouts des producteurs bretons que les futurs députés devront défendre à l’Assemblée nationale.
Une charte pour l’agriculture
Une charte de soutien au renouvellement des générations en agriculture a été signée par 16 candidats, sur 20 présents. Les candidats s’engagent à :
- Soutenir une agriculture de type familial ;
- Échanger de manière pluriannuelle avec les JA ;
- Défendre, sauvegarder et améliorer le dispositif à l’installation ;
- En utilisant de manière raisonnée le foncier agricole ;
- En mettant en place une politique foncière favorable aux jeunes ;
- À mettre fin à la transposition des normes et aux distorsions de concurrence ;
- En facilitant la transmission d’exploitation aux jeunes par des mesures fiscales incitatives ;
- En encourageant le regroupement de l’offre des producteurs ;
- Par la promotion des produits français.