Les cours des produits laitiers continuent d’évoluer de façon totalement divergente atteignant un écart historique.
Après une petite détente début 2017, les cours de la matière grasse laitière sont repartis à la hausse en mars. C’est que l’offre manque, décrypte l’Institut de l’Élevage : la collecte est en recul et entre dans son creux saisonnier en Nouvelle-Zélande et les fabrications européennes ont reculé de 5 % sur novembre-janvier par rapport à la même période l’année dernière. Faute de disponibilités, les échanges mondiaux ont décroché cet hiver (-20 % sur novembre-janvier par rapport à la même période l’année précédente).
Au sein de l’UE, les stocks aidés sont quasiment résorbés et d’après les estimations EDA, les stocks totaux sont au plus bas, inférieurs à 80 000 t en janvier. Les stocks sont plus étoffés que les années précédentes aux États-Unis mais en lien avec une demande domestique prévue en hausse. Au contraire, les cours des protéines laitières replongent depuis février. La cotation française Atla de la poudre maigre et le prix Fob départ Europe de l’Ouest ont perdu respectivement 355 et 400 €/t en deux mois et flirtent à présent avec le seuil d’intervention, analyse l’Idele.
Les fabrications européennes de poudre maigre sont en retrait de 7 % d’un an sur l’autre sur novembre-janvier, mais la Commission européenne dispose toujours de 350 000 t en stock d’intervention. La demande ne repart pas. En outre, l’Union européenne perd des parts de marché face aux États-Unis qui disposent de volumes accrus compte tenu de la hausse de collecte et peuvent commercialiser à prix encore plus compétitifs grâce à la très bonne valorisation de la matière grasse sur leur marché domestique.