Pâture : le topping facilite la gestion des paddocks

topping-paturage-herbe-1 - Illustration Pâture : le topping facilite la gestion des paddocks
« La stratégie herbagère du printemps a un rôle important sur la suite de la saison », rappelle Florent Cotten, conseiller en pâturage. Il revient notamment sur le « topping », une fauche avant pâture, permettant de  gérer l’épiaison tout en maintenant une bonne dynamique de pousse.

Courant mai, la dynamique de pousse de l’herbe est importante. C’est aussi une période où les graminées commencent à épier. À cela s’ajoute la présence de zones de refus héritées des passages précédents des animaux sur les paddocks. Pour une meilleure gestion de ce tournant printanier, il est possible d’avoir recours au topping.

Pas de zone surpâturée et des adventices mieux maîtrisées

« Cette méthode revient à faucher l’herbe avant l’entrée des bovins dans la parcelle : l’idée est d’intervenir soit le jour-même, soit la veille. Le topping a pour but d’anticiper le refus des animaux au niveau des zones de pissats et de bouses tout en cherchant à gérer la montée en épi des graminées. Il permet ainsi d’augmenter l’ingestion de matière sèche et d’énergie métabolisable par l’animal et de redémarrer avec une dynamique de pousse régulière », explique Florent Cotten, chez PatûreSens.  

[caption id= »attachment_26862″ align= »aligncenter » width= »680″]Le topping consiste à passer la faucheuse le jour même ou la veille de l’entrée des animaux dans le paddock pour éviter les zones de refus et l’épiaison des graminées. Le topping consiste à passer la faucheuse le jour même ou la veille de l’entrée des animaux dans le paddock pour éviter les zones de refus et l’épiaison des graminées.[/caption]

Pour le conseiller, cette technique permet, en plus de ne pas abîmer les plantes, de gagner du temps sur la repousse du paddock et ne pas laisser de biomasse morte derrière le passage des bovins (voir encadré). Autre intérêt : aucune partie de la parcelle n’est surpâturée. « Le fait d’avoir l’ensemble de la surface fauchée, les animaux ne vont pas plus insister sur une zone plutôt qu’une autre. Cela permet de gagner encore des jours sur le délai avant retour sur le paddock, et donc du rendement herbager en plus à la fin de l’année. »

Il rapporte également que le topping permet de mieux maîtriser le développement d’adventices non désirées dans les parcelles comme les rumex et autres chardons. « Une fauche en mai, en plus de permettre de maîtriser l’épiaison si on n’a pas réussi à le faire par le pâturage, intervient  au moment du cycle végétatif auquel ces plantes vont commencer à fleurir. Une fauche à ce stade va réduire leur vigueur et par conséquent leur pérennité. »

Dois-je faire du Topping dans mon paddock ?

Reste qu’une intervention mécanique visant à rattraper une épiaison non maîtrisée augmente bien évidemment le coût de la tonne de matière sèche d’herbe. « La question à se poser est donc : faut-il que j’intervienne ? » La réponse est à trouver en observant les zones de refus. « Si le haut de la zone de refus est attaqué, l’intervention mécanique n’est pas justifiée. En revanche, si les animaux n’y touchent plus du tout et que nous sommes en pleine pousse de l’herbe, le passage de la faucheuse  est préférable. »

Faucheuse ou tondeuse de refus ?

Pour Florent Cotten, le broyeur ou la tondeuse à refus sont des outils « curatifs ». « Ils abîment la structure cellulaire des plantes tout en étalant les bouses sur les feuilles. Cela peut aussi amener à épandre une quantité importante de biomasse (matière morte) pouvant étouffer les repousses et les trèfles. Après chaque passage, la pousse met du temps à repartir. Cela nécessite en plus le nettoyage du matériel, tondeuse et tracteur, à la fin du chantier. »

Alors qu’au contraire, le topping est une méthode de gestion « préventive ». « La faucheuse coupe la plante proprement, ce qui permet d’accélérer la repousse. La biomasse fauchée au niveau des pissats va perdre de son amertume amenant l’animal à quasiment tout consommer. Elle permet aussi de gagner du temps : le chantier est rapide et ne réclame pas de nettoyage à la fin. »


3 commentaires

  1. Barat

    Pour quoi ne pas appeler ça l’étêtage ?
    ça dérange les copyright ?

    1. Toma Dagorn

      L’étêtage, pourquoi pas. Mon interlocuteur, très marqué par l’élevage à la néo-zélandaise, utilise la formule anglophone. c’est celle qu’on entend régulièrement sur le terrain… Je n’avais pas eu vent de la version française, mais si j’avais su, j’aurais utiliser l’une puis l’autre.
      Et je ne comprends pas la remarque sur le copyright.

      1. Xavier Barat

        en fait l’étêtage se fait en général par les animaux, il s’agirait d’un étêtage mécanique…
        beaucoup de ce qui est d’origine anglo saxon est parfois soumis au copyright : voir « techno grazing »

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