Depuis ce printemps, la société Agricool commercialise des fraises garanties « 0 % pesticide, 0 % OGM, 0 % pollution ». Garanties aussi de n’avoir jamais vu le soleil puisqu’elles poussent à Paris dans des containers éclairés par des Leds.
Remplacer le chaleureux soleil par la lumière froide des néons n’est pas de nature à inciter à pécher par gourmandise. Une fraise n’est pas seulement un « machin » rouge que l’on avale pour se nourrir ; une fraise c’est aussi – d’abord – une histoire brodée de fil doré pour le plaisir. Le fruit n’en est alors que plus délicieux.
Les entreprises qui développent ce type de produit ne raisonnent pas ainsi. Ils parient sur l’effet tendance de l’agriculture urbaine qui serait un concentré de bienfaits mêlant une certaine idée de la nature et de l’économie circulaire et solidaire. À Paris, Natureparif travaille dans ce sens pour rapprocher la production agricole des consommateurs. Car, avec les technologies, on peut désormais produire des fraises sur les toits, dans les sous-sols des parkings, les tunnels abandonnés.
De la vision angélique de l’agriculture urbaine à sa capacité à nourrir les villes il y a un fossé. Et pour l’heure, cette agriculture des murs et du béton – comme le hobby-farming avec 3 radis sur le balcon –, semble davantage profiter aux start-up qui se pressent sur ce créneau : comme cette entreprise de Reims, Citizen Farm, qui vend des fermes aquaponiques avec mini-serre et mini-aquarium autour de 20 000 €.
Face à cette agriculture des villes, l’agriculture des champs a un boulevard de communication devant elle : rien à inventer, tout à raconter. Quoi de plus simple en effet que de faire rêver sur la fraise de Plougastel plutôt que la fraise cultivée dans le tunnel du RER parisien.
hebf2 helene
enfin une bonne nouvelle
Michel michel
Un article équilibré, argumenté et réfléchi. Comme dirait ma grand mère. « Gast’, çuissi est feulzet complet »