Serpenter dans les allées du terrarium de Kerdanet

kerdanet-terrarium-1 - Illustration Serpenter dans les allées du terrarium de Kerdanet
Né de la passion de Pierre Quistinic, le terrarium de Kerdanet, à Plouagat (22), accueille en moyenne 8000 visiteurs par an. Ils viennent s’évader et découvrir les 23 crocodiles, 250 tortues, 70 lézards mais surtout les 120 serpents. Au total, plus de 70 espèces différentes se côtoient dans ce lieu surprenant.

Malgré des nuits encore fraîches en cette fin avril, le printemps est bien arrivé au terrarium de Kerdanet, à Plouagat (22), et certains signes ne trompent pas. Le soleil adoucit progressivement la température alors que dans une souche d’arbre on remarque deux vipères Péliade prêtes à s’accoupler. « Si tout se passe bien, la femelle donnera naissance à des juvéniles à la fin de l’été », déclare Pierre Quistinic, fondateur du terrarium.

[caption id= »attachment_26790″ align= »aligncenter » width= »680″]Katell Quistinic, responsable du terrarium et Théo Laguilliez, bénévole, lors du nourrissage des tortues et de l’entretien de leur espace de vie.   Katell Quistinic, responsable du terrarium et Théo Laguilliez, bénévole, lors du nourrissage des tortues et de l’entretien de leur espace de vie.[/caption]

Les reptiles, ces animaux mal aimés

Pierre Quistinic s’est, depuis tout jeune, passionné pour les reptiles, ces animaux « mal aimés », comme il aime à le rappeler. Ce lieu, il l’a donc créé pour lui dans un premier temps en achetant 5 000 m2 de terrain a côté de sa maison en 1976. « En 1979, j’ai creusé une grande fosse à vipères. Puis un peu plus loin une autre pour les couleuvres. » Le passionné voulait démystifier la faune française. En 1984, il passe son certificat de capacité qui lui permet d’élever des reptiles. « J’ai aussi l’autorisation de capturer et de remettre en liberté dans la nature des reptiles qui résideraient trop prêts des habitations. » Petit à petit, le terrarium s’est construit, un espace après l’autre, avec à chaque fois un univers différent. Pour répondre à la demande des curieux qui se font de plus en plus nombreux, il ouvre son terrarium au public en 1989. Entre-temps les tortues et les amphibiens ont pris place ici et là dans ce grand parc bien aménagé pour leur épanouissement. Les tortues grecques sont séparées des tortues d’Herman et les tortues aquatiques sont aussi à part.

« Toutes ces tortues ont été trouvées en Bretagne et ailleurs. La particularité est que nous n’avons pas de tortues dans la nature en Bretagne, on en trouve qu’à partir de la Charente. Elles ont donc été achetées en animalerie ou ramenées par des particuliers lors de voyages au Maroc ou en Tunisie par exemple et ensuite elles s’échappent », raconte Pierre Quistinic. Il a une anecdote pour chacune d’elle et le parc en totalise 250. « Celle-là est arrivée dans le jardin d’un particulier à Plérin. Celle-ci était sur le parking d’un supermarché à Guingamp… » Lors des visites, le passionné se mêle aux visiteurs mais en sens inverse du circuit, il observe les gens qui admirent ses reptiles. Souvent ils les aident à détecter ces animaux qui se fondent parfaitement dans l’environnement. « Il faut être un peu naturaliste pour les trouver et avoir un œil affûté. »

[caption id= »attachment_26787″ align= »aligncenter » width= »680″]Le python réticulé est le plus long des serpents et peut atteindre les 9 mètres. Il peut dépasser l’âge de 20 ans en captivité. Le python réticulé est le plus long des serpents et peut atteindre les 9 mètres. Il peut dépasser l’âge de 20 ans en captivité.[/caption]

Parallèlement au terrarium, le passionné a développé un vivarium. L’ambiance est bien plus tropicale et les espèces de reptiles plutôt exotiques. Le visiteur peut observer en toute sécurité des couleuvres, anacondas, pythons, crotales, cobras, lézards, varans et la famille des crocodiles à front large. Tous ces reptiles ont aussi une histoire car Pierre Quistinic ne les achète pas, il est souvent appelé par des particuliers qui souhaitent s’en débarrasser. « J’interviens aussi aux côtés de la douane, de la gendarmerie ou de l’ONCFS lors de perquisitions chez des personnes possédant ces animaux sans autorisation. » Du coup, l’homme est intarissable d’anecdotes plus hallucinantes les unes que les autres.

Le crocodile à front plat s’épanouit à Kerdanet

Le chouchou de Pierre Quistenic, c’est le cobra, il en possède douze. « J’ai toujours rêvé d’en avoir, j’aime lorsqu’il se dresse avec fierté avant de tenter une attaque. » Le préféré de Katell Quistinic, sa fille qui a repris le terrarium en 2012, est le python Birman qui peut atteindre les 5 mètres de long. Le clou de la visite est l’espace dédié aux crocodiles. En 2008, ils étaient les premiers en France à réussir à faire se reproduire en captivité des crocodiles à front plat. « La femelle mesure 1,20 m et le mâle 1,80 m. » Depuis il y en a eu des naissances : 9 en 2015 et 5 en 2016. De là est né le projet de réintroduction de certains de ces crocodiles au Bénin.

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« Un projet mené par un de nos anciens stagiaires. » La transmission de son savoir c’est aussi une chose très importante pour le passionné de reptiles. « Nous accueillons très souvent des stagiaires ou des bénévoles qui ont envie de découvrir ce milieu. Théo Laguilliez est bénévole depuis ses 11 ans et demi et à bientôt 16 ans il passe très souvent une partie de ses vacances à nos côtés, c’est un vrai passionné comme nous », conclut le fondateur du terrarium de Kerdanet.

Journée soigneur au plus près des reptiles

Depuis quelque temps, Katell Quistinic propose de passer une « journée soigneur » avec elle pour découvrir l’envers du décor. « Le soigneur stagiaire est seul avec nous pour toute une journée. C’est une idée de cadeau original pour les curieux, pour se découvrir une vocation ou pour les passionnés d’animaux et de reptiles. » C’est l’occasion de participer à la préparation et à la distribution de la nourriture aux petites et grandes tortues ainsi qu’aux lézards. C’est une bonne façon d’approcher au plus près les serpents inoffensifs et d’observer les experts nourrir les reptiles carnivores. « Le coût est de 40 €, il faut être âgé d’au moins 10 ans et la personne sera seule avec nous de 10 h à 17 h. » Renseignements : 02 96 32 64 49.

Terrarium de Kerdanet, 8 chemin de Kerdanet, 22170 Plouagat
terrariumdekerdanet.over-blog.com –  Tél : 02 96 32 64 49


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