Le broyeur à paille venu tout droit des États-Unis est une alternative au bétonnage des sols. Il permet d’obtenir une paille finement broyée qui améliore nettement les taux de pododermatites des volailles.
« Dans notre clientèle nous avons un certain nombre d’aviculteurs qui nous parlent depuis longtemps de qualité de broyage de paille en vue de faire de bonnes litières dans les poulaillers », témoigne Olivier Plougastel, entrepreneur de travaux agricoles à Saint-Thégonnec (29). Il s’est alors penché sérieusement sur le sujet et a réalisé différents essais terrain comme le passage des andains de paille à l’ensileuse ou la presse avec broyeur sous flèche. Des méthodes qui ne répondent pas forcément aux besoins de tous les éleveurs pour des questions d’homogénéité et de finesse de hachage.
Un gros broyeur à marteaux
L’entrepreneur a ensuite testé pendant 1 an le passage de la paille dans un broyeur à grain en bout de poulailler, un système qui s’est avéré assez concluant. « Nous avons donc décidé de nous mettre en quête d’une machine spécifique pour réaliser ce travail. Nous avons trouvé un broyeur aux États-Unis de marque Duratech qui pouvait convenir et qui est utilisé pour broyer et défibrer du foin avant incorporation dans la mélangeuse. » C’est un gros broyeur à marteaux avec différentes grilles de calibrage interchangeables qui déterminent la finesse de hachage de la paille. L’entrepreneur a envoyé des échantillons de paille avec différentes finesses de hachage afin qu’ils fournissent des grilles adaptées avec la machine.
L’investissement dans ce broyeur spécifique est de plus de 100 000 €. De plus, il faut un tracteur pour l’entraînement par prise de force d’une puissance d’au moins 300 chevaux. « C’est une ETA qui cherche à évoluer et qui voit au-delà du matériel. Ils sont conscients des problématiques de confort des animaux et des bénéfices que peuvent en tirer les aviculteurs », précise Philippe Le Page, responsable commercial avicole Sanders lors d’une démonstration du broyeur à Pleyber-Christ (29).
[caption id= »attachment_27047″ align= »aligncenter » width= »680″] Les 88 couteaux du broyeur défibrent et hachent la paille. Les grilles interchangeables permettent de modifier la finesse de hachage.[/caption]
Améliorer le taux de pododermatites
C’est un support de litière intéressant lorsque les éleveurs produisent des céréales à paille sur l’exploitation. « C’est intéressant financièrement et techniquement, si ça ne l’était pas on opterait pour une autre forme de litière », constate un éleveur. Les associés du Gaec Gallouédec à Pleyber-Christ utilisent cette litière de paille broyée finement depuis quel-ques lots.
« Nous avons remplacé les copeaux par cette paille broyée finement. Les copeaux sont assez coûteux pour un résultat qui n’est pas toujours parfait. Dans ce bâtiment spécialisé en poulet sexé et sur terre battue nous allons mettre 4,5 kg/m2 avant l’arrivée des poussins. Après calcul, nous arrivons à un coût de litière après broyage de 120 €/tonne », indique Alix Gallouédec associé du Gaec. Les éleveurs qui utilisent depuis plusieurs lots cette paille broyée finement constatent une nette amélioration des taux de pododermatites. « J’étais à 100 % de taux de pododermatites sur tous mes lots et j’ai réussi à tomber à 31 % sur mon dernier lot avec cette litière », lance un aviculteur.
Un autre explique mettre 5 kg/m2 de paille broyée et ajouter des granulés de paille en repaillage tous les 2 à 3 jours. Il annonce être passé de 45 % de taux de pododermatites à 22 % avec cette nouvelle litière. « Ce support sur terre battue retarde le rajout de litière. C’est surtout une très bonne alternative pour améliorer la qualité des pattes des poulets sans investir dans un sol bétonné », conclut Philippe Le Page.
Un débit de broyage de 5 à 15 t/heure
Le débit de broyage varie de 5 tonnes/heure à 15 tonnes/heure suivant la finesse demandée par l’éleveur, la qualité de la paille et l’approvisionnement du broyeur. Par conséquent, le coût du broyage varie de 20 €/tonne à 50 €/tonne. L’idéal pour le broyage est une paille ne dépassant pas 10 % d’humidité. Il faut donc être patient et attendre 3 jours après la moisson avant de presser la paille pour que la litière soit de qualité.
Quitte à passer l’aérofaneur s’il y a eu un passage pluvieux. « Le pressage de la paille, c’est comme pour le grain au-dessus de 15 % d’humidité il faut rester tranquille. Notre salarié qui est au pressage de la paille sur le big baller l’été dispose d’un humidimètre dans la cabine du tracteur. Il vérifie l’humidité avant de démarrer un chantier de pressage », explique Olivier Plougastel.