La réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires passe par des échanges d’expériences, des observations et des bonnes pratiques culturales. La Chambre d’agriculture cherche à créer un groupe de producteurs intéressé par cette démarche.
Le premier plan Ecophyto a mis en place des groupes Dephy qui, sur différents thèmes culturaux, s’efforcent d’améliorer les pratiques de chacun. Aujourd’hui au nombre de 9 sur la région Bretagne avec 170 fermes, ces groupes représentent sur la totalité du territoire français 3 000 agriculteurs qui sont parvenus à réduire de 30 % leur consommation de produits phytosanitaires. Dans le 2e volet de ce plan Ecophyto, l’objectif de toucher 30 000 exploitations en France reviendrait à faire participer 10 % des agriculteurs. Pour atteindre cette cible, les groupes Dephy sont chargés d’essaimer leur expérience.
Comment fonctionne le groupe ?
Les élus du territoire de Morlaix/Saint-Pol-de-Léon travaillent actuellement à mettre sur pied un groupe de producteurs, aussi bien en système mixte (élevage et cultures) et des actions individuelles en légume pourraient être proposées. C’est pourquoi la Chambre d’agriculture du département lance un appel à toutes les personnes intéressées par la démarche. L’objectif est de constituer un groupe d’environ 10 à 20 agriculteurs, qui respectent le cahier des charges (liens avec les réseaux Dephy existants, communication vers l’extérieur, diffusion, maîtrise des pollutions ponctuelles et/ou diffuses). Le participant s’engage à transmettre annuellement des données sur l’utilisation des produits phytosanitaires au niveau de chaque exploitation et au niveau du groupe.
L’engagement, d’une durée minimale de 3 ans, demande aussi des engagements moraux : faire vivre le collectif, échanger avec d’autres groupes, diffuser au-delà du groupe et transmettre les données demandées (sur les phytosanitaires et les pratiques en agro-écologie de l’exploitation). Dans une démarche de réduction des produits phytosanitaires, l’exploitant fait évoluer son système et son usage des produits phytosanitaires comme il le souhaite (il n’y a pas d’objectif de résultats ni à l’échelle du groupe, ni individuellement). Enfin, la maîtrise des pollutions ponctuelles au niveau du site d’exploitation via un diagnostic du site phyto est demandée.
Des bénéfices techniques pour l’exploitation
Le groupe dispose d’un animateur pris en charge pour 40 jours maximum par an pour un suivi d’actions collectives et individuelles. Une majoration prévue du taux d’aide et/ou priorisation pour les investissements matériels via le Plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles représente le second avantage. Enfin, 3 diagnostics parcelles à risque sont financés à 100% pour le groupe et pour les 3 ans. Échange d’expériences Ces temps d’animation et de rencontre font émerger les idées.
Les échanges d’expériences de chacun font avancer les autres. Cécile Goupille, conseillère à l’antenne de la Chambre d’agriculture de Morlaix, note que « les candidats ont jusqu’au 9 juin pour s’engager dans la démarche. Une réunion est programmée ensuite au 15 juin pour faire état des demandes, qui peuvent s’articuler autour de l’observation au champ, de la maîtrise des désherbages mécaniques… ». Les diverses orientations de travail seront alors planifiées lors de cette rencontre.