Dans les rotations fourragères, le bilan de fertilisation et l’analyse des sols permettent de corriger ces carences en potasse, avant l’observation de ce déficit préjudiciable pour les cultures.
Cette année, de nombreuses parcelles de maïs vont voir leur rendement limité par une carence en potasse, phénomène qui s’accentue dans la région. Des déficits structurels d’apport de potasse sont à l’origine de ces carences en potasse. Les cultures fourragères, comme le maïs fourrage et les prairies temporaires, sont considérées comme des espèces moyennement exigeantes vis-à-vis de la potasse. Mais leur teneur en potasse est particulièrement élevée. D’autre part, les besoins pour le maïs sont précoces puisque 90 % des quantités absorbées le sont avant le stade floraison.
Retour fréquent de cultures fourragères
Les carences en potasse sur maïs sont généralement diagnostiquées dans les parcelles avec un retour fréquent de cultures fourragères. Les parcelles en succession maïs/maïs avec interculture de ray-grass exploitée en dérobée sont également concernées. Bien que situées sur des exploitations d’élevage, ces parcelles ne reçoivent parfois que des quantités relativement faibles de produits organiques. Dans ces situations, une analyse de terre révèle un appauvrissement de la teneur du sol en potasse et confirme le diagnostic. Ces carences peuvent aussi affecter le rendement des autres cultures fourragères (graminées ou légumineuses), mais sans symptôme typique en végétation.
[caption id= »attachment_27671″ align= »aligncenter » width= »680″] Jaunissement et réduction de la taille des plants par foyer, visible dès 3-4 feuilles (carence moyenne).[/caption]
Les préconisations de fertilisation reposent sur les recommandations du Comifer, selon l’exigence de la culture, la teneur du sol en potasse, l’historique de la fertilisation et les restitutions des résidus de culture (voir tableau ci-dessous). Les produits organiques constituent une bonne source d’engrais PK : la potasse qui y est contenue est disponible à 100 % pour les plantes. À titre d’exemple, 40 t de fumier de bovin par hectare apportent entre 200 et 250 unités de potasse, 30 m3/ha de lisier de porc charcutier entre 120 et 150 unités.
Une analyse de sol pour piloter les apports
Mais ce type d’apport peut être insuffisant s’il n’est apporté que sur maïs dans une rotation fourragère productive. Une analyse de terre régulière est le meilleur outil pour raisonner ses apports. L’impasse de fertilisation pour une année n’est possible qu’au-delà d’une teneur de 200 ppm et si un apport a été réalisé l’année précédente. La dose maximale conseillée est de 200 unités/ha, aucune réponse de rendement n’ayant été observée au-delà sur les cultures fourragères, même en situation carencée.
Des symptômes assez typiques
- À l’échelle de la parcelle, on observe une réduction de la taille et un jaunissement des plantes, par foyer le plus souvent. La culture est irrégulière.
- Les feuilles les plus âgées sont les plus affectées : jaunissement puis brunissement et enfin nécrose des feuilles, de la pointe vers la base du limbe.
- Le dessèchement des bords du limbe est également un symptôme.