Des « prairies pharmacies » pour les vaches

Les prairies pharmacies contiennent de 15 à 17 espèces capables d’améliorer la santé des bovins et de compenser des déficits fourragers estivaux. - Illustration Des « prairies pharmacies » pour les vaches
Les prairies pharmacies contiennent de 15 à 17 espèces capables d’améliorer la santé des bovins et de compenser des déficits fourragers estivaux.
Des prairies multi-espèces ou des plantes et haies positionnées autour des parcelles peuvent permettre aux vaches de prélever les végétaux utiles à leur santé.

« Les bovins savent reconnaître dans leur environnement des plantes capables de les soigner : de manière instinctive à 80 %. L’éducation compte pour 20 % en suivant l’exemple des animaux expérimentés. Mais du fait d’une alimentation à base d’ensilage qui contient de l’alcool, les vaches peuvent perdre leurs repères gustatifs », note Pauline Woehrlé, responsable du pôle agriculture biologique et durable chez Eilyps.

Jusqu’à 55 % de la SAU

Début 2017, la structure de conseil a organisé plusieurs formations sur le thème des « prairies pharmacies ». L’idée vient du Royaume-Uni. « Un semencier britannique a développé un mélange multiespèces avec des plantes à tannins, condimentaires et alimentaires. Là-bas, certains producteurs, notamment en bio, en implantent pour que les vaches y trouvent des substances favorisant leur santé. Cela peut occuper de 7 à 55 % de la SAU. »

En Ille-et-Vilaine, une dizaine d’ha ont été mis en place chez plusieurs producteurs, dont trois hectares suivis de près avec l’observation des animaux, des coprocultures… « Pour 1,5 fois le prix de semences classiques, ces mélanges adaptés à l’écosystème breton, contenant de 15 à 17 espèces, sont mis en place pour quatre ans. Ils peuvent booster la santé et donc la production laitière, compenser des déficits fourragers estivaux et améliorer la fertilité des sols du fait de leur diversité. » Les plantes comme la chicorée fourragère sont bénéfiques pour le bon fonctionnement du foie. Les plantes à tannins permettent de mieux valoriser l’azote soluble.

Les éleveurs peuvent aussi implanter des haies, arbustes et plantes autour d’une prairie qui sont broutés par les animaux. « Les feuilles de noisetier très appréciées des vaches fournissent des tannins. » Des plantes peuvent aussi être récoltées et données à manger aux animaux.

Les bienfaits des plantes

Parmi les végétaux d’intérêt pour les bovins, l’ortie dioïque a des propriétés reminéralisantes, anti-anémiques, galactogènes et aide à la digestion et au drainage hépatique. La plante entière se consomme jeune ou les feuilles à tous les stades. D’autres plantes soutiennent l’immunité comme les parties aériennes au stade floral de l’échinacée pourpre. L’achillée millefeuille (fleurs) affiche des vertus sur la digestion.

Les graines et feuilles de livèche sont utilisées en soutien hépatique (attention à diminuer les doses pendant la gestation). L’armoise (feuilles et fleurs) joue un rôle de soutien antiparasitaire, mais ne devra pas être utilisée pendant la gestation. Suite à la mise bas, elle peut stimuler les contractions utérines et les chaleurs. Plutôt à utiliser sur des génisses vides, la tanaisie (feuilles et fleurs) a aussi des vertus antiparasitaires contre les strongles, le ténia, les poux, les puces… Placée autour de la stabulation, elle fait fuir les mouches. Bien d’autres végétaux ont aussi des bienfaits : feuilles d’artichaut, de plantain lancéolé et majeur, racines et feuilles de pissenlit…

Comment identifier les végétaux ?

Outre les différents livres existant sur la flore, une application est disponible pour reconnaître les plantes en les photographiant avec son mobile (www.plantnet-project.org). Infloweb rassemble et synthétise des connaissances sur la flore adventice. Des sites présentent par ailleurs les plantes toxiques : http://www.vegetox.envt.fr/ ou le site d’Arvalis.


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