Le crowdfunding, ou financement par la foule, suscite un fort engouement depuis quelques années. Mais de quoi s’agit-il exactement ?
En France, le financement alternatif a fait un bond de 297 millions d’euros collectés en 2015 à 629 millions en 2016… C’est dire si ce nouveau mode de financement a le vent en poupe. Mais qu’entend-on par crowdfunding précisément ? Un porteur de projet cherche un financement pour son idée (création d’entreprise, achat de matériel, etc.), il dépose son projet sur une plate-forme de financement participatif en ligne et indique le montant espéré pour le réaliser.
Une soixantaine de plates-formes de crowdfunding existent en France. Elles sont souvent thématiques : innovation (KissKissBankBank), agriculture (Miimosa), PME (Wiseed) ou plus généraliste (Ulule, MyMajorCompany). Elles permettent différents types de collectes de fonds : les dons (25 %) avec ou sans contrepartie (objet, entrée gratuite, etc.) ; les prêts (58 %) avec ou sans rémunération ; les investissements en capital (17 %). Les « crowdfunders » consultent les différents projets et investissent dans des projets « coup de cœur ». L’argent est versé au porteur de projet quand le montant espéré est atteint. Dans le cas contraire, chaque contributeur récupère la somme qu’il a proposée.
Large visibilité
Partant du principe que les petits efforts accumulés peuvent aboutir à de grands projets, le crowdfunding comporte plusieurs intérêts. Ce mode de financement peut permettre de donner une large visibilité au projet. Il peut aussi servir à tester l’engouement pour une idée. La plate-forme est également un moyen de valoriser son image, son savoir-faire et de créer des relations clients durables. Et même s’il ne finance pas 100 % du projet, il peut permettre de convaincre les banques d’apporter le reste du financement.
Par ailleurs, selon le type de collecte, il existe des avantages fiscaux pour les crowdfunders. L’implication du porteur de projet est déterminante dans la réussite de la collecte. Il doit mener une campagne active et pertinente auprès de son réseau, en communiquant largement (réseaux sociaux, mailing, presse, etc.), en répondant aux questions, en motivant les éventuels investisseurs. La durée de la campagne ne doit pas être trop longue pour éviter le phénomène de procrastination (45 jours en moyenne) et le montant demandé doit être réaliste.
Réglementation
Par ailleurs, ce système de financement est encadré par une législation. En 2014, la réglementation a été adaptée (ordonnance n°2014-559 du 30 mai 2014) pour favoriser le développement du financement participatif dans un environnement sécurisant pour les contributeurs. Les plates-formes doivent justifier d’un statut réglementé (conseiller en investissement participatif, intermédiaire en financement participatif pour les prêts, etc.).
Virginie Le Bris / Cogedis