Fabien Cancouet, éleveur de vaches allaitantes à Bohal, produit des flageolets sur cinq hectares. Il fera part de son expérience lors d’une porte ouverte, le 22 juin.
D’Aucy cherchait des producteurs de légumes de transformation, en agriculture biologique. Fabien Cancouet voyait d’un bon œil une nouvelle culture, susceptible d’apporter de la marge. Depuis 2012, il produit 5 hectares de flageolets sur sa ferme de 108 hectares, sur les bords de la Claie, à Bohal. « J’implante la culture après une vieille prairie, détruite au mois de février par un passage de canadien et de cover crop. Le labour est effectué début avril, suivi d’une préparation du sol (faux semis) avant le semis des flageolets début juin, réalisé par entreprise ».
Houe et bineuse
[caption id= »attachment_27392″ align= »alignright » width= »152″] Fabien Cancouet, Producteur[/caption]
L’écart entre les rangs est de 50 cm (semoir mono-graine de 3 mètres de largeur). Le désherbage est effectué par une combinaison de passages de houe et de bineuse. « Le premier passage de houe rotative est réalisé dans la semaine qui suit le semis, en pré-levée. Ensuite, jusqu’à 3 passages à 5 jours d’intervalle en fonction des conditions. Au début, cela fait un peu peur, mais la houe n’est pas agressive. Elle a aussi l’avantage de casser l’éventuelle croûte de battance ». Le premier binage, vers le stade 2 feuilles du flageolet, est effectué à la bineuse de 3 mètres, en propriété – socs plats dans l’inter-rang et patte de lièvre sur les côtés ; siège sur la bineuse pour guider l’appareil – « Pour sarcler dans le rang, je fais appel à une association « solidarité rurale » qui vient le temps d’une journée, en échange de pommes de terre qu’ils revendent dans un but humanitaire. C’est une aide précieuse, quand on sait qu’il faut compter 35 heures de binage manuel par hectare ».
Fabien Cancouet a réalisé des essais en équipant sa bineuse de doigts Kress. « Je suis intervenu trop tard. Les adventices étaient déjà trop enracinées. Ces doigts peuvent être efficaces à condition d’intervenir très rapidement, dès la germination des adventices. J’ai également essayé de butter légèrement les rangs. C’est efficace mais la récolte peut être plus délicate ». Dans l’immédiat, le groupe d’une quinzaine de retraités de l’association, est suffisamment efficace… La culture doit être propre, dépourvue de morelle noire, sous peine de refus à l’usine.
Jusqu’à 7 tonnes par hectare
Les rendements sont aléatoires, fonction de la pluviométrie (surface non irriguée). « Ces cinq dernières années, les rendements étaient respectivement de 6 tonnes par hectare, 4, 7,6 et 2 tonnes. En moyenne, c’est très correct ». Le flageolet est vendu 1€/kg et laisse une marge appréciable en année normale (coût de la semence : 434€/ha et coût de la récolte : 228 €/ha + 19 % du chiffre d’affaires).
La culture est généralement suivie d’une nouvelle prairie qui profite de la charge en azote, laissée par la légumineuse. « À l’avenir, si la demande continue de croître, je pourrai aménager une réserve d’eau pour irriguer, sécuriser la production et produire d’autres légumes ». Le jeune producteur en parlera le 22 juin, lors d’une porte ouverte organisée par le groupement des agriculteurs biologiques.
Contact : 02 97 66 88 34
L’exploitation en bref : 108 hectares de SAU, 60 vaches limousines, 80 ha d’herbe, 10 ha de céréales, 5 ha de flageolets, 5 ha de pomme de terre, 8 ha de chanvre.
Portes ouvertes en légumes bio
- Plate-forme de désherbage : tout savoir de la carotte bio, à 13 h 30 le 13 juin à Plouhinec, avec Maëla Peden, conseillère technique en maraîchage, arboriculture et petits fruits.
- Ferme ouverte : conduite culturale en bio, focus sur le flageolet, à 16 h le 22 juin à Bohal, avec Céline Rolland, conseillère technique en grandes cultures et monogastriques.
- Ferme ouverte : cultures semées, l’exemple des jeunes pousses, à 13 h 30 le 29 juin à Caden, avec Maëla Peden, conseillère technique en maraîchage, arboriculture et petits fruits.