Thomas Campion élève 200 vaches laitières dans le comté de Tiperrary, une des zones à la plus forte densité laitière d’Irlande. Chaque année, Thomas Campion livre un million de litres à sa coopérative. Pourtant, à la base, ses parents n’étaient pas très portés sur le lait. Ils préféraient l’élevage allaitant et la production de volailles. Mais Thomas n’était pas de cet avis. Il voulait être éleveur laitier. En 2001, à peine sorti de l’école d’agriculture, il achète 68 000 litres de quotas (31 centimes/litres) et 17 vaches qu’il met sur une dizaine d’hectares loués à son oncle. Quasi seul avec 170 vaches « Tous mes copains me disaient que j’étais fou », raconte-t-il. Qu’importent les « qu’en-dira-t-on ». Thomas persévère et autofinance le développement de sa ferme en gavant des oies pour les fêtes de Noël. En 2007, il finit par s’associer avec son père, puis par devenir le seul gérant de l’exploitation familiale. Ils élèvent alors déjà 170 laitières, soit trois fois plus que la moyenne nationale de l’époque. Depuis 2010, il est seul dans la ferme. Pour combler ses besoins de main-d’œuvre, il fait presque systématiquement appel à des stagiaires, irlandais et internationaux. Au printemps, il n’y a pas trop de deux étudiants pour l’aider aux vêlages et assurer la traite matin et soir. [caption id=”attachment_27697″ align=”aligncenter” width=”680″] Thomas Campion, Éleveur[/caption] Ses coûts de production tournent aujourd’hui autour de 25-26 centimes le litre, hors rémunération de son travail. En période de crise, il prélève peu, voire fait des emprunts de trésorerie. Quand le prix remonte, il réinjecte une part importante des bénéfices dans le développement de l’exploitation. Il est conscient que cela a été possible en rognant sur sa qualité de vie et aussi parce qu’il n’a pas de famille à charge. Difficile de trouver de la main-d’œuvre…

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