Lait : des marges de progrès encore possibles en génisses

genisses-lait-holstein - Illustration Lait : des marges de progrès encore possibles en génisses
Des marges de progrès sont encore possibles dans l’élevage des génisses. L’impact économique est réel. Des solutions existent et sont à mettre en oeuvre selon le profil de chaque exploitation (places disponibles, équipements, pratiques…).

Un sevrage à plus de 100 kg à 9 semaines représentent un gain de 500 litres de lait par vache sur les 3 premières lactations. En parallèle, le taux de perte des veaux les 2 premiers mois de vie reste significatif en Bretagne (plus de 12 %). C’est dire l’importance du démarrage de la future laitière… À commencer par la préparation de la mère pendant le tarissement et la gestion du vêlage ! Un veau peut être ‘râté’ dès sa naissance si on n’est pas vigilant sur la prise colostrale (idéalement 4 litres en drenchage) et par la suite sur l’alimentation et le logement.

Une insémination à 400 kg ou 15 mois

Autant booster les croissances jusqu’à 6 mois est incontournable, autant privilégier une croissance qualitative et régulière après 6 mois est essentiel. L’objectif est de ne pas développer des génisses trop grasses et ainsi pénaliser la qualité de la mamelle qui comportera alors moins de tissus sécréteurs… Le rationnement des animaux devra ainsi permettre des croissances de 750 à 800 g par jour et respecter un équilibre entre UF et PDI. Un GMQ modéré avant l’IA (Insémination Artificielle) favorisera la reproduction au même titre qu’une absence de stress et de transition alimentaire (mise à l’herbe) au moment de l’insémination. Il faut donc bien suivre les croissances via l’outil Gadéliascorus, par exemple, et avoir en tête que l’herbe seule ne peut pas couvrir la totalité des besoins nutritionnels des génisses de moins de 1 an. Un temps humide, une qualité des pâtures hétérogène et le GMQ chute drastiquement.

[caption id= »attachment_27315″ align= »aligncenter » width= »800″]Un veau a besoin de plus d’1 kg d’extrait sec de protéine laitière (8 litres de lait entier ! TB...) pour atteindre plus de 100 kg au sevrage.  (1 litre de lait entier = 125 g d’extrait sec / Aliment d’allaitement : 3,5 L de buvée en 2 repas par jour concentrés à 150 g par litre = 1 050 gr d’extrait sec). Un veau a besoin de plus d’1 kg d’extrait sec de protéine laitière (8 litres de lait entier ! TB…) pour atteindre plus de 100 kg au sevrage. (1 litre de lait entier = 125 g d’extrait sec / Aliment d’allaitement : 3,5 L de buvée en 2 repas par jour concentrés à 150 g par litre = 1 050 gr d’extrait sec).[/caption]

Un démarrage en lactation à 580 kg

Un GMQ modéré, c’est une façon de limiter le gras dans la mamelle mais aussi de réduire les problèmes métaboliques en début de lactation. En visant un vêlage à 24 mois, il faudra soigner la fin de la gestation des génisses en prévoyant 3 semaines de préparation : une alimentation spécifique pour la santé de la vache et du veau après vêlage et pour préparer le début de lactation.

Un bâtiment adapté

Maîtriser l’ambiance du bâtiment aide à prévenir les pathologies. Les zones de confort thermique des veaux (entre 5 et 20°C) sont plus restreintes que celles des vaches. Une nurserie bien conçue doit pouvoir être suffisamment éclairée, bien orientée (idéalement sud-est), bien ventilée, sans courant d’air ni humidité. Les constructions anciennes peuvent faire l’objet d’un diagnostic bâtiment. Celui-ci comprendra la mesure des volumes et des sorties d’air, ainsi que celle de la vitesse de l’air, de l’hygrométrie, des variations de températures… C’est un préalable à l’instauration de mesures correctives comme la pose d’un faux plafond, voire l’isolation et la mise en place d’une extraction. En parallèle, il est important de ne pas surcharger les cases et d’éviter de mélanger des veaux d’âges différents.

Calculer le coût de renouvellement

C’est le ratio entre le coût d’élevage de la génisse moins la valorisation de sa réforme, par rapport aux litres de lait produits pendant la carrière de la vache. Pour réduire le coût de renouvellement, on peut agir sur les trois données et particulièrement sur le coût de revient de la génisse en favorisant les vêlages précoces (24-26 mois). Pour un troupeau de 50 vaches laitières, gagner 2 mois d’âge au vêlage équivaut à un gain de 15€ / 1000 litres.

D’autre part, il faut absolument valoriser les réformes : le poids gagné à 6 mois se retrouvera à l’abattoir. Il faut également maximiser le volume de lait produit par vache (en moyenne, une carrière à 21 000 litres de lait) et optimiser le nombre de génisses. En visant l’ensemble de ces indicateurs, l’élevage des génisses doit être performant. Il faut absolument privilégier la longévité du troupeau et la recette passe par une rigueur sur cette phase d’élevage. Les technico-commerciaux ruminants Triskalia vous proposent un bilan complet sur la phase 0-6 mois.

Carole Perros / Triskalia


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