Avec des systèmes de production très diversifiés, une douzaine d’éleveurs laitiers de la Haute Rance se retrouvent régulièrement pour échanger sur un thème commun : l’autonomie fourragère et protéique.
« Comment étaler ma saison de pâturage ? Quelles espèces choisir ? Mon exploitation est-elle résiliente face à une année sèche ? » Depuis septembre 2016, un groupe d’agriculteurs se retrouve régulièrement pour échanger sur leurs systèmes fourragers, autour d’un même axe : l’autonomie alimentaire. Ces sessions de formation et d’échanges entrent dans le projet de territoire du bassin versant (BV) de la Haute Rance qui ouvre son champ d’action à des thématiques au-delà de la qualité de l’eau. Allant du système herbager intensif au bio très herbager, dix éleveurs laitiers installés sur un secteur allant de Plouasne à Ploumaugat se sont retrouvés jeudi 1er juin à Yvignac-la-Tour, sur le thème de la conduite du pâturage, sur l’exploitation d’Ollivier Pian.
L’herbe pour la maîtrise des coûts
« Avec ce groupe, je cherche à optimiser mon système herbager, car une partie de la plus-value de mon système provient de la part importante que je lui accorde », témoigne Ollivier Pian. L’herbe l’aide à maîtriser les coûts, principalement alimentaires. « Elle participe aussi au fonctionnement global de l’exploitation, de par sa place dans la rotation », ajoute-t-il, présentant son exploitation laitière de 45 VL sur 79 ha de SAU dont 24 ha d’herbe aux 9 éleveurs présents. Avec ses ray-grass tardifs qui n’ont pas encore épié, Ollivier Pian pense essayer le topping, que Ludovic Gombert pratique à Plumaugat et dont il lui a vanté les mérites pour la gestion de la pousse de l’épi.
Vers un système simple en temps de travail
« On est seul sur son exploitation. Échanger avec ses voisins permet d’aider à faire ses choix selon ses affinités pour répondre aux questions que l’on se pose sur son système », relate Ludovic Gombert. Il souhaite, quant à lui, augmenter la surface en herbe, pour limiter les intrants. « Mais si l’herbe paraît facile à produire, dans la pratique, ce n’est pas si simple », avoue-t-il au bout de deux ans d’installation, en quête d’un système autonome sur ses 121 ha (dont 31 ha herbe et 34 ha de maïs) pour les 75 laitières. « Avec plus d’herbe, les clôtures, la distribution de l’eau… J’ai néanmoins l’impression d’avoir plus de travail qu’avant ». Il recherche auprès des plus aguerris des astuces sur l’organisation du travail, sujet qui le sensibilise. Il souhaite anticiper le départ en retraite d’un des 3 associés de son exploitation d’ici quelques années.
Faire rimer lait, bio et robot
Un retour d’expérience qui intéresse aussi Maxime Taurin, installé depuis 6 mois avec Jonathan Roulin, à Ploumaugat. Leur exploitation de 128 ha -dont 110 ha d’herbe- est en fin de conversion en agriculture biologique. « En système robot, nous cherchons à diluer les charges de structure avec la production laitière des 120 vaches. La maîtrise de l’herbe est cruciale pour nous. Aujourd’hui à 22 kg/VL, la production laitière subit les effets de la météo sur la pousse et la qualité de l’herbe. Or, on vise plus de productivité, pour atteindre 7 000 kg/VL/an. »
Un accompagnement individuel possible
En savoir + La prochaine rencontre est prévue en septembre, pour élaborer l’ordre du jour des journées d’échange 2017-2018. Toute personne intéressée peut contacter Anne Laporte, au 06 33 07 83 14. Un groupe identique (lait et viande) émerge sur le secteur du Méné. Contacter Fabienne Thomas au 06 30 12 87 43.