En 20 ans, le coût nécessaire à l’homologation d’un produit a été multiplié par 7 sans parler de la durée d’évaluation des dossiers qui prend entre 2 et 10 ans… Bien avant d’arriver dans les pulvérisateurs et sur les cultures, les produits phytosanitaires doivent obtenir une homologation. Tous les 10 ans, les matières actives doivent être ré-homologuées. « Les substances actives bénéficient d’une évaluation européenne. En théorie ça dure maximum 32 mois, en réalité ça va jusqu’à 48 mois. La préparation du dossier prend de 2 à 10 ans. Ensuite, c’est le produit qui doit être évalué. L’Europe est divisée en 3 zones. Un pays de chaque zone évalue la demande pour le compte des autres pays de la zone ; par contre la décision est prise par chacun des pays où la demande a été déposée. Sur notre zone, l’évaluation dure en théorie de 120 jours à un an et demi. En pratique, ça peut aller jusqu’à 4 ans. La préparation du dossier prend entre 2 à 5 ans », explique Yann Le Barze, responsable commercial régional Ouest chez Adama, fabricant de produits phytosanitaires. Les contraintes européennes et nationales sont très fortes alors que les agriculteurs sont en attente d’innovations. 200 millions d’€ pour développer une molécule Pour évaluer les impacts d’un produit sur la santé et l’environnement, Adama utilise le principe d’évaluation du risque défini par les autorités. « Nous répondons à différentes questions : le produit est il efficace ? Y a-t-il un risque pour l’agriculteur, la personne passant à proximité, le consommateur ? Y a-t-il un risque pour l’environnement », déclare Yann Le Barze. Dans le dossier d’homologation, l’exposition, (c’est-à-dire la quantité de produit à laquelle un organisme est exposé dans l’environnement) est comparée au danger qui est l’effet potentiel engendré par ce produit et pour cet organisme. Au fur et à mesure des années,…
Le casse-tête de l’homologation d’un produit phytosanitaire