Les femmes sont compétentes dans les différentes tâches d’un élevage, y compris pour conduire les engins motorisés.
La place que la femme mérite dans les exploitations agricoles change, même si certains clichés sont parfois tenaces. Pour échanger sur le sujet, Finistère Remplacement et la Commission féminine de la Chambre d’agriculture du département ont convié des responsables et des salariés chez Marie-Françoise Le Bloas, installée avec son mari Jacques et son fils Gaël en lait sur Guipronvel. Les échanges n’ont pas manqué de rappeler que les agricultrices et les professionnelles se heurtent parfois à des réactions qu’il convient de gommer.
« Les femmes n’avaient pas forcément choisi le métier auparavant. Il nous faut maintenant amener les femmes à trouver leur place à la ferme, mais aussi en dehors dans les OPA, certaines de ces organisations n’ayant pas de représentante féminine », rappelle Isabelle Salomon, agricultrice et présidente de la Commission agriculture au féminin.
Le garçon sait toujours faire, la fille…
Un questionnaire réalisé sur un panel de salariées de Finistère Remplacement montre que les relations sont bonnes entre l’agriculteur et la personne qui intervient chez lui. « Nos salariés ont répondu en masse que les discussions, les échanges et les partages de savoir-faire se passent bien. Cependant, il apparaît que les femmes doivent faire leurs preuves par rapport aux hommes et qu’une sous-estimation par les adhérents des capacités et de la motivation est constatée chez certaines. Si nous envoyons un agent de remplacement dans une ferme, c’est qu’elle sait conduire le tracteur ! Un agriculteur aurait-il posé cette question à un garçon ? », interroge Marie-Christine Louet, gestionnaire des ressources humaines dans le service.
Pour l’utilisation de gros matériel, un garçon sait toujours faire, une fille doit se justifier, alors qu’elles se spécialisent souvent par des formations de machinisme. Autre point, la mise à disposition de sanitaires et de vestiaires « peu présents parfois, même en production porcine ». Marie-Françoise Le Bloas a démontré que de nombreux équipements simplifient grandement les tâches d’une femme dans les exploitations.
Ainsi, « le chariot de transport pour les veaux facilite leur déplacement lors de mise bas, ou encore le taxi à lait est moins éprouvant physiquement pour les nourrir ». Utilisatrice de coiffe anti-odeur, l’éleveuse apprécie « l’efficacité, je n’ai plus la crainte de sentir la vache. J’utilise aussi du parfum pour cheveux ». Les équipements se développent pour un bon épanouissement dans la profession.