L’Hexagone est particulièrement bien pourvu en protéines végétales grâce aux fourrages en premier lieu et aux céréales ensuite. Ces deux sources satisfont 80 % de nos besoins, ce qui est nettement plus important que dans les autres pays européens. La France ne manque pas de protéines végétales. La preuve, nous en exportons environ 3,5 millions de tonnes (Mt), essentiellement sous forme de blé, alors que nous en importons 1,5 Mt (surtout des tourteaux de soja brésiliens et de tournesol ukrainiens). Nous sommes donc excédentaires de 2 Mt. Mais ces protéines ne se valent pas. Leur teneur est plus concentrée dans les tourteaux que les céréales et le profil en acides aminés diffère d’une matière première à une autre. Nous manquons seulement de matières premières riches en protéines, celles dont la teneur dépasse 15 %. Car certaines espèces animales comme les volailles ont des besoins particulièrement élevés qui ne peuvent pas être satisfaits sans recours à des tourteaux très riches en protéines. C’est par exemple le cas pour les cahiers des charges label, où l’obligation d’incorporer 80 % de céréales laisse peu de place pour apporter le complément protéique nécessaire et entraîne l’utilisation de soja (48 % Pi). Il est donc intéressant de chercher à augmenter la teneur en protéines des végétaux ou de leurs coproduits, en travaillant sur les semences ou sur les process technologiques par exemple. De nombreuses pistes sont en cours d’exploration. Plus d’autonomie avec une meilleure teneur en protéines du blé Malheureusement, le blé et le maïs français, très utilisés dans l’alimentation animale, ont vu ces dernières années, leur teneur en protéines régresser régulièrement, diluée dans les rendements et/ou impactée par la Directive nitrates. Or, une étude récente du Céréopa1, montre qu’augmenter de 1 point la teneur protéique actuelle du blé permettrait d’accroître de 10 % son utilisation dans les aliments du commerce et « d’économiser » 12 % de maïs et 10 % de soja, tout en réduisant le coût matière des aliments volailles de 2 % et celle…
Marchés : blé ou viande, qu’exportera la France demain ?