Le foyer de diarrhée épidémique porcine dans un élevage du Finistère a été maîtrisé grâce à l’action collective de la filière. La DEP est, plus que jamais, surveillée de près.
Il aura suffi d’un cas, dans le Finistère, début 2017 , suivi de deux autres dans les Landes, pour que les responsables de la filière s’alarment des conséquences d’une épidémie de DEP. La maladie est apparue dans un élevage de 1 800 places d’engraissement, sur des porcelets importés des Pays-Bas, via un opérateur allemand. La diarrhée a affecté les animaux 5 jours après leur arrivée.
Le foyer a été maîtrisé grâce à l’action collective de plusieurs organisations, en aboutissant à l’abattage préventif des porcs présents sur l’exploitation. Marcel Corman, président de l’OVS porc Bretagne (organisation de veille sanitaire), se félicite d’avoir, avec les vétérinaires, défini une procédure, concernant l’importation de porcelets, visant à protéger les élevages bretons de l’arrivée de nouvelles souches du virus du SDRP. « Nous allons rapidement étendre la procédure SDRP à la DEP ».
La DGAL (direction générale de l’alimentation) vient de s’emparer du problème en classant la DEP en 2 catégories : la DEP hautement pathogène, qui sévit aux États-Unis, en danger sanitaire de catégorie 1. Sa gestion relève de l’État. La DEP moyennement pathogène, retrouvée dans l’élevage finistérien, est classée en catégorie 2. Sa gestion est sous la responsabilité des professionnels, avec l’appui de l’État.
Stations de lavage
La protection sanitaire du bassin de production breton passe par la prise de conscience des éleveurs, des importateurs, par le professionnalisme des services vétérinaires mais aussi, plus simplement, par une plus grande rigueur au niveau du lavage et de la désinfection des camions. « La réussite du Québec dans le contrôle de la DEP est liée à une prise de conscience collective de l’importance du nettoyage et de la désinfection des outils de transports. La filière a pris des mesures drastiques, contrairement aux États-Unis ».
La Danemark, champion de l’exportation de porcelets, a également établi un protocole strict de lavage et de quarantaine des camions revenant de zones à risque sanitaire. En France, un audit des stations de lavage et des pratiques de nettoyage est en cours. « Nous ne resterons pas dans le constat. Nous agirons pour avoir un maillage d’outils performants en Bretagne, mais aussi des procédures nous assurant de la bonne mise en place du lavage, C’est un enjeu pour la filière ». La note risque d’être salée. Mais sans doute bien peu au regard des conséquences économiques d’une crise sanitaire majeure.
