Depuis maintenant 5 ans, la pression de pyrale ne cesse de croître. L’utilisation de trichogrammes permet de contrôler ce ravageur. Mais, jusqu’à présent, sa mise en œuvre était compliquée. Initiée l’an passé, la pose par drone simplifie la tâche avec des résultats probants.
Initialement présente dans le sud-ouest de la France, la pyrale est un petit papillon qui se plaît à présent dans les maïs bretons. Il est peu nuisible pour la culture, mais les larves issues de la ponte font de très gros dégâts.
Pratiques agronomiques efficaces
La présence de pyrale est conditionnée en bonne partie par sa présence l’année précédente. En effet, les larves issues de la ponte de ce papillon entrent en diapause pendant l’hiver après s’être réfugiées dans les débris de récolte, notamment les cannes de maïs grain. Un broyage fin, au ras du sol, permet de réduire efficacement la population. L’enfouissement des cannes une fois bien broyées améliore également leur éradication. À l’inverse, le non broyage de ces résidus va leur permettre de se conserver et de se multiplier l’année suivante. Il faut également éviter les propagations d’insectes de parcelles en parcelles sur une même zone. Un hiver, même très rigoureux, ne permet pas de détruire ces larves qui sont peu sensibles au froid.
OAD et pièges lumineux
Selon la météo printanière, la sortie de diapause sera plus ou moins précoce. Seuls des OAD (Outils d’aide à la décision), combinés à des pièges lumineux, permettent de bien apprécier les dynamiques de vols et ainsi positionner au mieux la protection biologique. Il n’existe pas de corrélation entre les dates de semis, les stades de culture, les variétés et la présence du papillon.
[caption id= »attachment_27318″ align= »aligncenter » width= »800″] Capsule de trichogramme “déposé” par drone.[/caption]
Bon positionnement
Dès leur arrivée, les femelles adultes vont pondre leurs œufs à l’aisselle des feuilles. Quelque soit le moyen de lutte utilisé, son efficacité sera dépendante de son bon positionnement. En effet, ce sont les larves issues de cette ponte qui sont à détruire. La lutte biologique par les trichogrammes, déposés par drone ou manuellement, consiste à disperser dans les parcelles des insectes prédateurs de ces mêmes larves. Ces micro-hyménoptères, pondent eux aussi des larves oophages, qui vont se développer à l’intérieur des œufs de pyrale. Ils doivent être positionnés dans les parcelles, au plus près du début des pontes pour une efficacité optimum.
Les capsules épandues contiennent 7 générations de trichogrammes qui éclosent tous les 3 jours permettant une bonne protection sur 3 semaines. La lutte chimique est également possible en utilisant des produits homologués, idéalement larvicides et/ou ovo-larvicides. Leurs positionnements sont tout aussi délicats, car appliqués trop tôt, ils ne permettront pas de protéger les parcelles des différentes pontes. Les passages tardifs, quant à eux, entraînent souvent des dégâts sur la culture suite au passage du tracteur.
Une larve vorace
Ce sont bien les larves issues de cette ponte qui vont occasionner les dégâts. Ces petites chenilles, se nourrissent d’abord du limbe des feuilles, puis perforent la tige pour aller dévorer la moelle de celle-ci. Les dégâts sont de 2 types. La conséquence directe est l’augmentation de la verse des plants due à l’affaiblissement des tiges au niveau de la perforation de la tige mais également à sa moindre résistance par l’ingestion de moelle. Des chutes d’épis lors de la récolte sont aussi souvent observées par l’affaiblissement du pédoncule de l’épi. Les pertes indirectes sont, quant à elles, qualitatives. Les larves présentes dans les épis entraînent des contaminations de fusariose et bien souvent la production de mycotoxines.
La vigilance doit être importante lorsque le maïs est utilisé en Faf (fabrication d’aliment à la ferme). Le non-contrôle des populations une année va également provoquer l’augmentation de la population pour les années suivantes. La prise en compte de cet insecte est à présent indispensable lors de la mise en place de la culture. Des solutions de lutte existent, mais nécessitent une mise en œuvre préventive pour une efficacité optimale. Les OAD et pièges lumineux sont fiables et doivent être complétés par la connaissance des parcelles issue des observations les années précédentes.
Pierre Cougard/Triskalia
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