Quel est le juste prix de l’excellence sanitaire ?

Aux côtés de Virginie Alavoine (Draaf) et de Jean-François Tréguer (GDS Bretagne), Olivier Allain du Conseil régional, a rappelé : « L’excellence sanitaire de la Bretagne est enviée des autres régions. Elle a un coût, mais c’est un élément de compétitivité au service des éleveurs. » - Illustration Quel est le juste prix de l’excellence sanitaire ?
Aux côtés de Virginie Alavoine (Draaf) et de Jean-François Tréguer (GDS Bretagne), Olivier Allain du Conseil régional, a rappelé : « L’excellence sanitaire de la Bretagne est enviée des autres régions. Elle a un coût, mais c’est un élément de compétitivité au service des éleveurs. »
Devant la baisse de soutien public, la Bretagne, référence en termes de statut et d’organisation sanitaire, se pose déjà la question du financement et du maintien de cette qualité enviée.  

La santé économique des filières d’élevage bretonnes n’est pas bonne. La remarque du commissaire aux comptes du GDS Bretagne lors de son assemblée générale à Saint-Brieuc (22), mardi 30 mai, l’illustre : « On observe des retards d’encaissement et une augmentation des délais de paiement des cotisations. » En période si tendue, pas étonnant que lors du rendez-vous, il a beaucoup été question de « coût du service », de « niveau de cotisation », d’impact de la récente fusion régionale…

Moins de salariés pour plus d’activité

Dans l’assemblée, un éleveur interpelle les responsables : « La masse salariale n’a pas baissé autant qu’annoncé dans le prévisionnel. De plus, nous n’avons jamais vu baisser de cotisations suite à une fusion. Il ne faut pas nous mentir, celles-ci vont exploser. » Avec sang froid, le président Tréguer n’a pas éludé : « Les charges salariales ont tout de même baissé de 200 000 € alors même que notre activité et le nombre de bovins en Bretagne ont augmenté. Chaque départ en retraite et remplacement est étudié de près. Le résultat de la fusion des GDS départementaux se solde par une dizaine d’équivalents temps plein en moins. Une économie faite sur les fonctions support, alors qu’en réunion, davantage de présence terrain nous est réclamée. Je ne suis pas partisan d’une baisse de cotisation. N’oublions pas que nous devons mobiliser 1,5 million d’euros dans les 4 ans pour financer le plan d’éradication avec l’objectif du zéro BVD en Bretagne. Comment les mobiliser ? »

Et Thierry Le Druillennec d’enfoncer le clou en martelant que quand le GDS Bretagne encaisse 100 € de cotisation, le retour à l’éleveur s’élève à 80 € sous forme de prise en charge de coûts d’analyse, de couverture d’honoraires vétérinaires, d’indemnisation animaux ou de conseil technique…

Désengagement des collectivités

Un autre participant attentif souligne l’inquiétante baisse de subventions publiques de près de 400 000 € entre 2015 et 2016. Les responsables concèdent que l’équation financière est extrêmement complexe. « Fin 2016, le scénario 0 soutien était possible. Mais les aides en 2017 devraient se maintenir à hauteur d’1,2 million d’euros, soit 60 ct par bovin breton. Pour ça, il a fallu argumenter, batailler… », explique Jean-François Tréguer. Mais les élus investiront-ils encore dans le sanitaire ? La loi NOTRe de réforme territoriale va dans le sens d’un désengagement des Conseils régional et départementaux. Sans, peut-être, que l’importance du dossier sanitaire, pour l’économie globale de la région et la vitalité des territoires, ne soit vraiment mesurée.

Les négociations devront être menées « année par année » pour maintenir de l’accompagnement. « Mais je ne cache pas que, dans quelques années, ce sera aux éleveurs eux-mêmes de financer le niveau sanitaire et de service qu’ils souhaitent », lâche, avec franchise, Jean-François Tréguer. « Aujourd’hui, ils cotisent 13 millions d’euros par an. Les producteurs sont-ils arrivés à un seuil de cotisation ou pourront-ils investir plus ? Ils paient, ils décideront donc. » 

15 millions d’euros de budget

Pour un budget de plus de 15 millions d’euros, GDS Bretagne affiche un résultat faiblement déficitaire de 4 000 €. « Ce n’est pas inquiétant en année 2 après la fusion », rassure le président Jean-François Tréguer. Malgré tout, le trésorier Thierry Le Druillennec a rappelé la décision de ne pas augmenter la cotisation éleveur en 2016. « C’est une réponse à l’écoute de la base dans une conjoncture si difficile. »


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