Le colza peut être associé dès le semis à d’autres espèces en respectant quelques précautions. Rappel de la marche à suivre pour une culture réussie.
Dans des milieux à faible disponibilité en azote du sol, avec des risques fréquents de ravageurs et des pressions adventices élevées (rotations courtes notamment), les performances du colza sont aléatoires et totalement dépendantes de la qualité d’implantation et de l’efficacité non systématique des intrants.
L’association des légumineuses gélives au colza peut contribuer à améliorer la fertilité des sols, à perturber les insectes d’automne (grosses altises, charançons), à limiter la nuisibilité provoquée par les larves durant l’hiver et, sous certaines conditions, à diminuer la concurrence des adventices.
Faciliter le drainage
Par ailleurs, en sol hydromorphe, l’intégration de féverole dans l’association a permis de faciliter le drainage et de limiter de façon surprenante l’anoxie racinaire, très préjudiciable au colza.
L’apport de fertilisants organiques a un effet bénéfique sur la croissance du colza et donc sur sa moindre sensibilité vis-à-vis des adventices ou insectes d’automne. Dans ces situations qui conduisent à une forte disponibilité en azote, la contribution des légumineuses est limitée et l’association rarement justifiée. La technique des colzas associés est difficilement rentabilisée dès lors que l’on cumule forte disponibilité en azote (apports de matières organiques) et risques climatiques (absence de gels prononcés l’hiver).
Les espèces et les variétés sont à choisir en fonction des objectifs, du milieu, du matériel de semis et des disponibilités. Si les petites graines peuvent être mélangées au colza, la féverole par exemple nécessitera une deuxième trémie ou un second passage.
Choisir des couverts gélifs
En bordure maritime ou secteurs sans gel prononcé à l’hiver, la moindre fréquence et intensité de gel est un élément à prendre en compte. Le choix des couverts les plus sensibles au gel est primordial pour éviter le recours à une destruction chimique. Les espèces les plus sensibles au gel sont les lentilles, fenugrec, gesse, variétés mono-coupe de trèfle d’Alexandrie. Les vesces sont peu sensibles au gel (surtout la vesce commune, privilégier alors des précoces, comme Nacre), de même que le trèfle blanc. La sensibilité de la féverole (de printemps) au gel est dépendante de son niveau de développement et de l’intensité du gel lorsqu’il survient (destruction au gel aléatoire).
Dans les parcelles à risque aphanomycès (présence de légumineuses sensibles dans la rotation comme le pois, la lentille, etc. ou pouvoir infectieux du sol supérieur à 1), il est recommandé de choisir des espèces non hôtes ou des variétés résistantes à aphanomycès pour ne pas multiplier l’inoculum (féverole, fenugrec, trèfle d’Alexandrie, etc.).
Le cas des couverts semi-permanents et du trèfle blanc nain
Le trèfle blanc se développe très peu à l’automne et apporte donc peu de bénéfices au colza. Peu sensible au gel, sa croissance débute au printemps. Cette spécificité fait qu’il peut être ajouté dans un mélange de légumineuses gélives dans le but de se développer rapidement pendant l’interculture suivante, voire de servir de couvert permanent qui restera en place dans les cultures suivantes. Pour limiter les risques de compétition du colza au printemps, il est impératif de choisir des variétés naines comme Aberace. Dans les systèmes avec couverture semi-permanente il est conseillé de semer le couvert en même temps que le colza plutôt que de semer un colza dans le couvert déjà en place (risque accru sur la compétition en eau). Attention tout de même à la profondeur de semis du trèfle blanc, celui-ci doit être positionné superficiellement. Retrouver les caractéristiques de mélanges évalués par Terres Inovia dans le guide « Colza associé à un couvert de légumineuses gélives » téléchargeable gratuitement sur www.terresinovia.fr