Située à deux pas de Redon, la ferme auberge de la Morinais propose une cuisine familiale, utilisant les produits de l’exploitation. Une aire naturelle de camping jouxte l’imposante bâtisse.
De beaux arbres, hauts et épais, abritent les tentes, à leur aise dans le grand terrain de camping. Les chants d’oiseaux résonnent autour du chêne majestueux qui force le respect, du haut de ses 250 printemps. Plus bas, court le ruisseau de Via. Dans l’allée qui mène au manoir, les nouveaux arrivants sont accueillis par le délicat parfum des roses rouges et les typiques hortensias fleurissant les lieux durant tout l’été. « Mon arrière-grand-père a acquis cette propriété en 1890. Les générations suivantes s’y sont succédé. Je me suis installé sur la ferme en Gaec avec mon père en 1983. Nous produisions du lait et des céréales », explique Nicolas Guérin. C’est quand sa femme Josiane a souhaité rejoindre l’exploitation que l’activité de ferme auberge a été lancée. « L’accueil est une tradition familiale. » En 1988, le Gaec s’agrandit, incluant alors Josiane et la mère de Nicolas.
[caption id= »attachment_28547″ align= »aligncenter » width= »720″] Nicolas et Josiane Guérin apprécient les rencontres que permettent leurs activités d’accueil.[/caption]
Arrêt du lait dans les années 90
Les bâtiments ont été aménagés pour pouvoir héberger la cuisine et les deux salles de restaurant. « Suite au départ en retraite de mes parents au milieu des années 90, j’ai stoppé la production laitière (de 230 000 L). Cumuler les deux activités était beaucoup trop exigeant en temps. Et il fallait mettre aux normes l’élevage, investir dans une salle de traite… » Le producteur monte alors un troupeau de Nantaises, race locale qui était en voie d’extinction. « J’ai eu jusqu’à 15 vaches. Aujourd’hui, je réduis un peu les effectifs. J’ai aussi élevé du porc Blanc de l’Ouest », précise l’éleveur qui sera en retraite dans quelques années. Aujourd’hui, la SAU est de 40 ha implantés en herbe et céréales (avec lesquelles les producteurs nourrissent les volailles : pintades, canards et poulets). Dans le jardin, poussent des tomates, des courgettes, des pommes de terre, des poireaux, de la tétragone (sorte d’épinard d’été), toutes sortes de plantes aromatiques.
Tout est fait maison
[caption id= »attachment_28548″ align= »alignright » width= »182″] La ferme auberge valorise les produits de l’exploitation.[/caption]
La viande bovine, les volailles, les légumes issus de l’exploitation sont cuisinés par Josiane avant d’être dégustés par les clients de la ferme auberge. « De l’entrée au dessert, tous les plats sont faits maison. Nous servons une cuisine familiale », note la productrice qui a fait évoluer ses plats au fil du temps. « Au début, nous faisions beaucoup de ragoûts, de pot-au-feu. » Aujourd’hui, on trouve au menu des plats comme la pintade et sa compotée de fruits secs, la marinade de veau cuite à l’étouffée, le poulet au muscadet, etc. « Je propose même un menu végétarien pour répondre à certaines demandes. Les moelleux de légumes, le flan à la tétragone ou les galettons de blé noir par exemple sont très appréciés. Au fil du temps, on prend de l’assurance en cuisine. »
Depuis trois ans, un maraîcher loue 1 ha sur l’exploitation pour produire des légumes en agriculture biologique qui sont vendus en paniers ou sur les marchés. Ils peuvent aussi être achetés pour la ferme auberge. C’est Nicolas qui s’occupe du service, répondant aux questions parfois posées sur les modes de production. L’auberge pouvant accueillir jusqu’à 90 personnes, des salariés occasionnels viennent de temps en temps en renfort. « Nous fonctionnons sur réservation. Il y a des pics de demandes les week-ends et jours fériés et sur mai – juin avec les nombreuses fêtes de famille. »
Des activités gourmandes en temps
Depuis la création de leur activité, les producteurs sont adhérents au réseau Bienvenue à la ferme qui leur permet d’échanger avec d’autres personnes ayant le même type d’activité. « Le réseau nous a aidés notamment sur les normes, nombreuses pour l’accueil de personnes. » Avec la ferme et le camping, le couple ne compte pas ses heures. « Souvent, nous nous couchons à 2 h du matin. Et nous proposons les petits déjeuners aux campeurs. » Très gourmandes en temps, ces activités sont cependant enrichissantes « par les nombreuses rencontres qu’elles permettent. » À noter que tous les premiers vendredis du mois, un dîner au son de musiques irlandaises est organisé dans les lieux.