À Buléon (56), les stocks réalisés sont suffisants. Les vaches pâturent encore, mais la pluie se fait attendre et Ludovic Massard a commencé le rationnement au fil.
Chez Ludovic Massard, en zone sèche, il reste de l’herbe sur pied encore verte qui peut repartir s’il pleut. Mais ce qui a été pâturé début juillet n’a pas encore repoussé car il n’y a eu que 2-3 mm d’eau jusqu’au 19 juillet. L’éleveur a donc augmenté la quantité d’enrubannage distribué lors de la traite, et depuis le 11 juillet, il met un fil avant pour rationner le pâturage. Il attendra une repousse suffisante pour ré-augmenter la part de pâturage. « Je n’ai que 22 ha accessibles et je veux faire durer le pâturage. Donc je dois ralentir le tour et ne pas trop faire gratter ».
S’adapter au risque de sécheresse
Les 39 VL traites ont en ce moment 10 kg d’enrubannage et 5-6 kg de pâturage. Elles produisent en moyenne 16 kg/j (TB 41, TP 32). Elles pâturent actuellement une parcelle de luzerne-trèfle violet-fétuque élevée-TB-RGA qui a déjà été fauchée 2 fois (3,5 t MS/ha). « C’est un essai que j’ai fait dans le cadre du projet AEP sur l’adaptation des systèmes herbagers aux aléas climatiques que nous menons avec le groupe herbe du Civam de mon secteur. » Implantée en avril 2016 derrière une prairie, puis un couvert radis-navette, elle a pâti de la sécheresse et les graminées sont peu développées. « Mais les légumineuses sont très présentes ; cela apporte des protéines et de la fibre. Je verrai comment elle se comporte l’an prochain. »
Faire le point sur les stocks
Pour être tranquille côté stocks, Ludovic Massard s’est arrangé avec un voisin qui lui a pris des génisses en pension. Les génisses pleines seront à l’herbe tout l’été avec un peu de foin. Les petites n’ont que du foin ces jours-ci pour attendre une repousse d’herbe suffisante et pour finir des clôtures sur des nouvelles parcelles qui leur sont consacrées. À son voisin, il achète aussi de l’herbe sur pied, récoltée en foin et enrubannage. « Chaque année, je fais le point sur mes stocks début juillet. Aujourd’hui, j’ai 50 t de foin et 92 t d’enrubanné soit 2,5 t MS/UGB. Je suis plutôt serein ».
Contrairement à l’an dernier, l’éleveur ressent moins d’urgence à réformer tôt donc il devrait finir les réformes. « C’est intéressant de finir des bêtes en été si on a de l’herbe à nettoyer dans les paddocks non accessibles. » Toujours selon l’état des stocks en septembre, le maïs sera ensilé soit en plante entière, soit en épi. Et si la repousse est suffisante, il y aura une quatrième coupe de luzerne-dactyle. Le méteil triticale-avoine-pois fourrager-pois protéagineux sera battu cette semaine. « Je ne l’ai pas ensilé finalement car j’ai fait assez de stocks d’herbe et qu’il n’a pas versé, grâce au pois protéagineux. » Ludovic Massard a semé ce mélange à partir de la récolte de l’an passé, car il avait assez de stock en grain. Il craignait la verse car il y avait beaucoup de pois. « Je ne sais pas si cela peut être reproduit chaque année mais pour l’instant, le résultat est meilleur que ce à quoi je m’attendais. »
Civam AD 56 : 07 85 26 03 02
La souplesse des cultures « double fin »
Quelques hectares de mélange céréales-légumineuses dans l’assolement apportent un peu de souplesse fourragère. Selon les stocks d’herbe déjà récoltés, on choisira de l’ensiler si on manque de fourrage. Sinon, le mélange moissonné servira de concentré l’hiver voire sera vendu après triage. Autre atout : ces mélanges très étouffants sont faciles à conduire sans phyto et sans engrais chimique donc limitent les charges. Pour construire son mélange, quelques points de vigilance : veiller à la concordance de maturité entre les espèces, éviter les espèces tendant à verser, comme la vesce, pour pouvoir moissonner (ou réduire leur part dans leur mélange et y associer une espèce « tuteur »). Pour limiter le caractère acidogène des méteils, certains éleveurs choisissent l’épeautre ou l’orge plutôt que le blé ou le triticale.
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En zone intermédiaire
Depuis juin on a reçu 20 mm. Les températures élevées et le vent limitent la repousse. Sur mes prairies de fauche, seules la luzerne et la fétuque repoussent, alors je fais pâturer pour 2 repas/ha et je complète avec 2-3 kg de foin. Mes vaches sont à 17 kg de lait par jour, 16 en juin. L’ingestion est encore limitée car mon rapport n’est pas très bon (TB de 41,8 et un TP de 33,2). Je pense ouvrir mon silo d’herbe la semaine prochaine et stopper le foin. Les petites génisses vont bientôt passer en ration hivernale et il reste un mois d’herbe pour les grosses. Cet automne, je pense semer 2,5 ha de RGI-trèfle d’Alexandrie pour affourager en vert. Adage 35 : 02 99 77 09 56Michel Priour, Cesson-sévigné (35)
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En zone humide
Après la canicule, la pluie ! J’ai décidé de ne pas faucher les excédents d’herbe, pourtant bien fournis en trèfle, pour faire du stock sur pied. L’intervalle de pâturage est passé à 1,5 mois, sans baisse de production laitière. J’ai fauché les refus systématiquement pour favoriser le trèfle. Aujourd’hui, j’ai 3 semaines d’avance en herbe. Au niveau reproduction, le taureau de 2 ans est avec les vaches depuis début juillet et le jeune a pris la place du grand avec les génisses. Les petites génisses, les dernières nées (qui sont à vendre), rentrent 1 fois / jour boire du lait, avant de retourner pâturer. Civam 29 : 02 98 81 43 94
Philippe Cloarec Hanvec (29)
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En zone humide
On commence à ne plus avoir assez d’herbe. Les tours d’herbe ont été accélérés (1 paddock/jour), en rentrant plus tôt sur les parcelles et plus court (8 cm). Pour laisser le temps à la repousse et rallonger les intervalles de pâturage, on redistribue du stock depuis 10 jours. Les VL ont 8,5 kg MS d’enrubannage d’herbe et 2 kg de MS de maïs épi et le reste au pâturage. Le niveau de production est de 19 kg/VL (TB : 38, TP : 31). Avec les 38 mm de pluie de la semaine dernière, on espère que la repousse de l’herbe va repartir. Les taries sont sur un mélange multi- espèces et les génisses sur une pâture 100 % fétuque. Cedapa : 02 96 74 75 50Isabelle GANNE, Saint-Étienne du-Gué-de-l’Isle (22)