Les mâles se préparent. 70 jours après le semis, les panicules sont parées pour répandre leur pollen.
La nature est bien faite. Soixante à 95 jours après le semis, – 70 jours en moyenne – la panicule (ne demandez pas pourquoi la langue française utilise le féminin pour un organe on ne peut plus masculin !) apparaît au sommet du plant de maïs. C’est l’inflorescence mâle avec ses munitions constituées de milliards de grains de pollen.
Cinq à 8 jours après cette apparition des inflorescences mâles, les soies apparaissent à leur tour. Ce sont les fleurs femelles. Les grains de pollen vont se coller sur ces soies adhérentes qui sont en fait autant de petits tubes reliés chacun à un ovule (Tiens, cette fois-ci, on emploie le masculin pour qualifier un organe tout féminin !).
Chemin faisant, les grains de pollen n’ont plus qu’à remonter jusque l’épi. Et parce que la nature est bien faite, les grains de pollen qui tombent sur les soies seront de préférence ceux d’un plant voisin car les anthères (mâles) d’un plant donné sont mûres de 2 à 4 jours avant que les soies du même plant ne deviennent réceptives. Cette protandrie (un mot savant pour qualifier le décalage de maturité) favorise la reproduction croisée ; elle limite donc la consanguinité.
Encore faut-il qu’il y ait du vent pour transporter les petits grains de pollen. À défaut, ça marche aussi : on considère que 5 % des pollens fainéants d’un plant de maïs tombent par gravité sur les soies situées 1 m en dessous. Mais l’essentiel de la pollinisation se fait quand même par le vent. Du vent de jour car la production journalière de pollen est diurne avec un maximum se produisant en milieu de matinée. Mais rien n’est perdu si Eole ne souffle pas le jour même. À l’échelle d’un champ, la durée de pollinisation est de 6 à 18 jours, en fonction de la variété mais également de l’hétérogénéité du champ. La nature n’est-elle pas bien faite ?