Investir et innover, portes de l’avenir

Avec 44 millions investis en 2016, la coopérative poursuit sa politique d’investissement. Elle a aussi retourné 19 millions à ses adhérents.

Créer de la valeur au cœur des territoires. La coopérative Triskalia, avec ses 16 000 adhérents et 4 800 salariés, a généré un chiffre d’affaires de 1,9 milliard d’euros en 2016, en légère baisse par rapport à l’année précédente. Une évolution à mettre au compte d’une conjoncture agricole délicate. « Faible valorisation des matières premières, forte volatilité des marchés ; difficultés au niveau des productions animales », liste le président, Georges Galardon, en faisant observer que le groupe a « tiré son épingle du jeu » dans ce contexte difficile.

Et Dominique Ciccone, directeur général, d’appuyer : « Le groupe a confirmé sa solidité financière. Ses fonds propres ont progressé de 25 %. Cela lui a permis de retourner aux adhérents 19 millions d’euros ». Un retour qui s’est fait sous forme de compléments de prix sur les apports de céréales, de ristournes et intérêts aux parts (3 %), etc. Sans compter les avances et prêts de trésorerie, les aides aux nouveaux installés, les crédits de campagne, etc.

168 M€ injectés en 5 ans

Le groupe coopératif a investi 44 millions d’euros en 2016. Dont 15 M€ dans un blanchisseur de légumes au sein de Gelagri. « Cet outil permet une productivité améliorée à 14 t/h, une meilleure qualité de blanchissement avec une moindre consommation d’eau », décrit Georges Galardon. Des investissements conséquents ont également eu lieu dans la nutrition animale, la collecte de céréales, la distribution. Une autre enveloppe de 45 M€ est programmée en 2017. « En 5 ans, ce sont 168 M€ investis par la coopérative », chiffre Dominique Ciccone, en parlant « d’économie sociale » qui participe à dynamiser les territoires ruraux.

Ramener de la valeur à l’amont

Parce que l’avenir puise ses racines dans l’innovation, Triskalia a lancé son projet « 2020 ensemble ». Il se traduit par la création d’un pôle qui coordonne la stratégie d’innovation tournée vers les adhérents. Deuxième objet : offrir une nouvelle offre de services via « Capinov Agrosolutions ». Le lâcher de trichogrammes par drone (insectes destructeurs de la pyrale), est, par exemple, une illustration de ce projet. Le lancement de nouveaux produits, comme le poulet Label Rouge commercialisé sous la marque Paysan Breton figure également dans ce chapitre des nouveautés.

Bref, l’innovation est à tous les étages, résume le directeur général agacé d’entendre dire que « le modèle de la Bretagne est non différencié. Or, l’innovation et la diversité sont partout. Avec cet objectif : ramener de la valeur ajoutée à l’amont ». C’est à ce titre d’acteur reconnu dans l’innovation que Triskalia a été désignée porteur de projet du laboratoire d’innovation territoriale aux côtés de l’Inra, des coopératives, de l’administration. « La ferme digitale est vraiment quelque chose qui va se développer. C’est et ce sera une partie de l’agriculture de demain », sont convaincus les dirigeants de la coopérative qui entendent bien participer au challenge.

Des agriculteurs-chercheurs

Dans le contexte de segmentation et de diversification des produits et des demandes, Triskalia multiplie ses offres de service. « Il n’y a plus d’offre standard, donc s’il y a des attentes en circuit court, en diversification énergétique, en bio, etc, nous nous adaptons », explique Georges Galardon. Par leurs travaux et leurs recherches, les adhérents participent pleinement à ce chantier des nouveaux enjeux. Comme ces agriculteurs-chercheurs qui font partie du réseau de 23 fermes de référence animé par des conseillers de la coopérative. Tout comme le groupe Agrosol qui travaille sur les nouveaux matériels et les nouvelles technologies.


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