L’idée s’inscrit parfaitement dans l’air du temps. Pour autant, la Responsabilité Sociétale de l’Entreprise ne saurait être réduite à un simple concept à la mode. Bien intégrée dans une stratégie globale, elle permet de doper les performances. Témoignages de praticiens de la RSE recueillis à l’occasion de « La rencontre des entrepreneurs », organisée récemment à Rennes.
13 %. C’est l’écart de performance moyen mesuré par France Stratégie entre les entreprises qui pratiquent la RSE et celles qui ne s’y sont pas encore converties. De quoi faire réfléchir. C’est dans cet esprit que le Crédit Mutuel Arkéa a organisé, début juin à Rennes, « La rencontre des entrepreneurs ». Quelque 120 chefs d’entreprises bretons, issus de différents secteurs d’activité, ont pris part à cette réunion qui se voulait avant tout pragmatique.
[caption id= »attachment_28552″ align= »alignright » width= »195″] « La RSE n’a de sens que si elle est au cœur de la stratégie d’une entreprise », Jean-Pierre Denis, président du Crédit Mutuel Arkea.[/caption]
En ouverture, Jean-Pierre Denis, président du Crédit Mutuel Arkéa et du Crédit Mutuel de Bretagne, a souligné combien la RSE était une évidence pour une banque territoriale. Le groupe coopératif et mutualiste breton a d’ailleurs choisi d’en faire l’une des clés de voûte de son projet à moyen terme. « La RSE n’a de sens que si elle est au cœur de la stratégie d’une entreprise ». Véritable « booster » de croissance, elle favorise une démarche poussant « à s’interroger, à innover, à se remettre en cause ».
Un élément distinctif
La première table-ronde a notamment mis en lumière l’atout concurrentiel qui peut résulter de l’engagement dans une démarche de labellisation. Grégoire Guyon, directeur de la communication chez Armor Lux, a ainsi expliqué comment la norme ISO 26 000, cadre de référence international, constituait un élément distinctif lorsque le fabricant quimpérois tente de décrocher certains marchés. Mais il n’est pas toujours aisé de valoriser la démarche RSE dans les marchés publics. Ceux-ci sont en effet régis par des directives européennes qui n’intègrent pas un tel critère, comme l’a rappelé Wilfrid Clément, responsable de la commande publique de Rennes Métropole.
Reste que la collectivité bretillienne a su faire preuve d’imagination en concoctant un marché d’amélioration de la qualité des eaux via l’achat de denrées alimentaires destinées à approvisionner la cuisine centrale de la ville de Rennes. En clair, cela a permis d’assurer des débouchés aux agriculteurs engagés dans une démarche vertueuse. Eric Davy, directeur général de Guesneau Entreprises et par ailleurs vice-président de Planet RSE, a présenté cette structure associative qui vise à promouvoir la RSE, via un système d’évaluation. « Nous regroupons une centaine de membres actifs, de la TPE à la multinationale. Les audits sont réalisés entre pairs, nous échangeons beaucoup sur les bonnes pratiques ».
Une opportunité de cohérence
La deuxième table ronde proposée était, elle, consacrée à la manière d’intégrer la RSE dans ses pratiques pour gagner en performance. Pour Valérie Renault-Hoarau, directrice générale de Delta Dore, « si on offre aux jeunes générations l’opportunité d’être en cohérence avec leurs valeurs et leur éthique personnelle, c’est gagné ! Ils s’y retrouvent. La RSE crée une dynamique et de la fierté ». Guy Crozet, dirigeant de l’entreprise de métallerie et de peinture, AMI-API, a insisté sur l’importance d’offrir de la liberté aux collaborateurs et de les responsabiliser : « C’est celui qui fait qui sait ». Franck Delalande, directeur général de Lobodis, spécialiste du café équitable, a également partagé son expérience et témoigné de la manière dont en établissant « des relations équilibrées avec les producteurs, on crée de la valeur pour l’entreprise ». La clé de la réussite, Yann Lejolivet, directeur du Crédit Mutuel de Bretagne pour l’Ille-et-Vilaine, l’a résumée en un mot : l’engagement. Un engagement qui doit se concevoir aussi bien du côté des salariés que des dirigeants. Mais comme au final tout le monde y gagne…
Une enveloppe de 100 M € avec des taux bonifiés
La mesure a déjà permis de financer l’installation d’une toiture photovoltaïque de plus de 14 000 m² pour un site de collecte de céréales de la coopérative agricole « Terre Atlantique », située à Saint-Jean-d’Angély, en Charente- Maritime. Ce projet, qui permet à la coopérative agricole d’agir en faveur de la transition énergétique, représente également une source de revenus complémentaires. La production d’électricité verte annuelle, estimée à 2 millions de kilowatt-heure (Kwh), sera en effet revendue dans sa totalité.
Jean-Yves Nicolas