Limousine Finistère : 40 années au service de la race

Les anciens et nouveaux responsables se sont retrouvés dimanche dernier. - Illustration Limousine Finistère : 40 années au service de la race
Les anciens et nouveaux responsables se sont retrouvés dimanche dernier.
Le syndicat Limousine Finistère souffle cette année ses 40 bougies. L’occasion pour les responsables de regarder le travail accompli et de se lancer vers l’avenir.

L’histoire de la Limousine en Finistère démarre à la fin des années 60. René Danion, un des pionniers de la race, introduit le premier taureau de race pure sur le département. « La vocation de la Limousine était au départ de remplacer les vaches laitières. Des agriculteurs ont alors fait le choix d’arrêter la production de lait pour se consacrer à la Limousine, car il n’était pas simple de faire les 2 », se souvient-il. La race se déploie ensuite sur le territoire, et le besoin de s’organiser se fait sentir. L’association Limousine Finistère voit le jour le 24 janvier 1977. René Danion devient alors le premier président et 5 autres éleveurs lui succèderont.

+ 69 kg carcasse en 25 ans

Les éleveurs bretons donnent « une mauvaise réputation à la race, qualifiée de sauvage. Mais elle a ensuite séduit pour ses qualités bouchères, ainsi que pour sa facilité de vêlage. Les concours nous ont aussi permis d’apprendre à la manipuler », explique Maurice Even, éleveur installé à Pont-Aven. Pour faire connaître la race, la participation à ces concours, comme au festivals de l’élevage de Quimper et de Morlaix, ou encore le temps de la grande foire de Trégourez séduit les éleveurs qui souhaitent aussi mieux valoriser leur viande. « C’est à l’initiative de bouchers du Finistère et du Morbihan que le GIE Proralim a été créé en 1990. Celui-ci réunit aujourd’hui les 4 syndicats de Bretagne, les artisans bouchers et 3 abatteurs et commercialise 2 800 animaux label à l’année », note Raymond Barré, animateur du syndicat. Un autre temps fort fut le National Limousin, organisé en 2005 à Quimper, qui rassembla près de 400 bovins.

[caption id= »attachment_28071″ align= »aligncenter » width= »680″]Les anciens et nouveaux responsables se sont retrouvés dimanche dernier. Les anciens et nouveaux responsables se sont retrouvés dimanche dernier.[/caption]

Si l’effectif de la race était estimé à 20 000 animaux en 1992, il est passé à 35 000 aujourd’hui. Le poids moyen en label Blason Prestige n’a cessé de progresser, passant de 351 kg en 1992 à 359 kg en 2000, 393 kg en 2010 et 420 kg en 2017. Cette progression a été est rendue possible par la génétique, une alimentation mieux adaptée ainsi qu’une meilleure finition.

L’installation sera le prochain enjeu

Éleveur installé à Saint-Thégonnec-Loc-Eguiner et nouveau président depuis avril dernier, Mickael Dossal pense que « le prochain enjeu sera la transmission. Si je devais transmettre mon outil de travail aujourd’hui, ce serait très compliqué, car l’investissement dans le foncier sera très important. Toutefois, j’ai accepté la présidence pour que nous gardions nos repères, pour remotiver les troupes. C’est aussi important que les gens se retrouvent ». Si Raymond Barré chiffre à « 1 000 € d’EBE par vache pour trouver la rentabilité en viande bovine », c’est bien souvent 750 € d’EBE qui sont atteints. « Pour atteindre cet objectif, il faudrait que le prix au kg de viande soit de 5 € ».

Pour autant, le jeune président précise un avantage écologique net à la vache de couleur fauve : « Sans ce cheptel, je n’exploiterais pas les champs de la commune, les cultures y sont difficiles ». Les races allaitantes savent valoriser ces terres, tout comme « les éleveurs situés dans la ceinture dorée qui utilisaient les déchets de légumes pour nourrir les troupeaux », se souvient Maurice Even. Des souvenirs que les éleveurs ont pu se remémorer le temps d’un repas, dimanche dernier, à l’auberge du Seillou tenu par Serge et Maryvonne Troadec, éléveurs de Limousines à Rosnoën.

[caption id= »attachment_28070″ align= »aligncenter » width= »680″]Souvenir, souvenir… Ici lors du concours de Quimper, en 2007. Souvenir, souvenir… Ici lors du concours de Quimper, en 2007.[/caption]

50 % des éleveurs du département adhèrent au label

En 2016, la plus-value nette par rapport au marché conventionnel est toujours de 45 centimes du kg, soit +11 %. Les points marquants du label portent sur une alimentation non OGM, l’âge des animaux ainsi que le temps de maturation minimum de 10 jours pour la viande. Dans les métiers de niche, le label offre une organisation et un cadre de travail collectif aux producteurs avec des professionnels de la viande connaissant bien le métier.


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