Sur la ferme de Valérie et Jean-François Boulo, à Caden, les feuilles de roquette, d’épinard ou de diverses jeunes plantes représentent 80 % du chiffre d’affaires.
En 2007, Jean-François Boulo a vendu son élevage de porcs pour se convertir au maraîchage. « Je voulais quitter le système de production de masse, ne plus avoir d’intermédiaire et faire une production de qualité ». Il s’installe donc sur une ferme de 16 hectares et se spécialise rapidement dans la production de jeunes pousses en production biologique. Un marché de niche où la demande est forte.
« Je produis 30 tonnes de feuilles à l’année, mais je pourrais en écouler bien plus », assure le maraîcher. La production, sur deux hectares en plein air et sous 6 000 m2 de serres (de septembre à avril), est le facteur limitant. Jean-François Boulo travaille avec son épouse, salariée à mi-temps, et avec un saisonnier embauché de mars à novembre. Une douzaine d’hectares de mélange céréalier (avoine-pois) destiné à l’alimentation humaine et un hectare de potimarrons complètent l’assolement.
[caption id= »attachment_28083″ align= »aligncenter » width= »680″] La récolteuse de jeunes pousses, avec une lame tournante à l’avant.[/caption]
Faux semis
Le désherbage est la principale difficulté de la culture de jeunes pousses. « Avant les semis, en planches d’1,5 mètre de largeur, j’effectue toujours un faux semis puis un passage au désherbeur thermique. La technique permet d’éliminer 80 % des mauvaises herbes. Le reste est arraché manuellement ». En cas de problème sanitaire important, la planche est détruite. Le cycle, entre le semis et la récolte à 6 - 7 cm de hauteur de feuilles, est de 3 semaines à 3 mois, en fonction de la période.
L’arrosage est nécessaire pour assurer une bonne levée. L’eau est récupérée sur la toiture de la serre et stockée en bassin. La récolte est mécanisée. Les jeunes pousses sont lavées dans une eau à 3°C (eau de forage) refroidie et placées en frigo avant le départ vers les Biocoop. Le prix payé au maraîcher est de 7 à 10 €/kg. Le producteur ne souhaite pas développer la vente directe. Quelques cagettes sont néanmoins vendues à des particuliers du secteur.