Porc : entre performances techniques et exigences sociétales

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Si la production porcine en a encore techniquement sous le pied, les éleveurs s’interrogent sur l’impact de l’acceptabilité sociétale de la production.

« En porc, il existe encore une réelle marge de progrès sur l’indice de consommation et la productivité », expliquent Joël Bidanel et Yvon Salaün, respectivement directeur du pôle génétique et du pôle techniques d’élevage à l’Ifip. Des propos en vidéo retransmis à trois reprises devant 130 producteurs de porc réunis par Cerfrance Côtes d’Armor dans le cadre de réunions professionnelles destinées aux adhérents.

De la précision par les automates

Néanmoins, il y a quelques facteurs limitants tels que la vétusté du parc bâtiment qui ne permet pas d’exprimer pleinement le potentiel génétique des animaux. La période actuelle, conjoncturellement plus favorable, va permettre d’entretenir et rénover une partie du parc, voire même de reconstruire des bâtiments. « Cela devrait contribuer à améliorer les performances, d’autant plus que la production porcine n’échappe pas à l’agriculture de précision. Il est en effet désormais possible, via des automates, d’obtenir un monitoring beaucoup plus fin des conditions d’élevage, donc plus favorable à la performance ».

Adapter la génétique

Cependant, un point d’ombre émerge des témoignages des deux spécialistes de la production porcine : l’acceptabilité sociétale des conditions d’élevage pourrait entraver l’amélioration des performances techniques. « La multiplicité des cahiers des charges, avec des environnements d’élevage différents de ceux que nous connaissons en majorité aujourd’hui, pourrait rebattre les cartes ». Ainsi, les deux experts ont indiqué que, dans les schémas génétiques, ils essayent désormais d’inclure la notion d’adaptabilité aux conditions d’élevage, pour privilégier des animaux capables d’exprimer au mieux leur potentiel dans des environnements d’élevages différents.

Assurer la transmission

Ces réunions se sont terminées par de nombreux échanges entre les éleveurs et les intervenants, notamment autour de la problématique de la transmission des élevages et sur la difficulté pour les éleveurs de réaliser des choix structurants dans un contexte où la tendance sociétale devient une nouvelle flèche dans le carquois de la volatilité. « Cela traduit une réelle prise de conscience collective face à des enjeux toujours plus nombreux et importants, mais qui permettra, à n’en pas douter, de trouver des réponses adaptées pour conserver la filière porcine sur de bons rails ».

Laurent Le Bail/Cerfrance Côtes d’Armor


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