Avec 110 ha d’herbe et 55 VL, l’exploitation de Pierre-Marie Vouillot, à Passonfontaine (25), est représentative du territoire de l’AOC Comté.
Pierre-Marie Vouillot s’est installé en 2005 sur 70 ha. Sa femme Céline l’a rejoint en 2012, avec 12 ha supplémentaires et une attribution laitière. Depuis, la surface s’est peu à peu agrandie et s’étend actuellement sur 110 ha à 750 m d’altitude ; le tout conduit en système extensif.
Une conduite herbagère
[caption id= »attachment_28848″ align= »alignright » width= »133″] PIERRE-MARIE VOUILLOT, Éleveur[/caption]
La totalité de la surface est en herbe. « Nous n’avons pas de céréales, car ce n’est pas ma passion », avoue le jeune éleveur. Son souhait est d’être le plus autonome possible et de limiter le coût alimentaire. Aussi, les vêlages sont groupés de janvier à avril. Le lait est ainsi produit quand les fourrages sont les moins chers à produire. Une tonne de concentré est distribuée par vache (190 g/L lait), pour un seuil à 1,8 t dans le cahier des charges de l’AOC, sans fourrage conservé.
La moitié de la surface est pâturée, l’autre en fauchée pour du foin. Les terres sont profondes et légères et permettent un rendement de 4,5 à 5 t MS/ha. « Nous sommes cependant embêtés depuis 1999 par une invasion de campagnols récurrente tous les 4-5 ans. Ils mangent les racines et affectent la productivité des prairies ». En 2016, touchée par ce ravageur, l’exploitation a dû acheter pour 18 000 € de fourrages, affectant les résultats économiques.
Un objectif de 100 000 € d’EBE
« Pour couvrir les prélèvements privés et les annuités de la nouvelle stabulation —créée en 2012 suite à un incendie, avec des logettes tapis sur un système lisier—, nous souhaitons dégager de notre outil de travail un Excédent brut d’exploitation (EBE) de 100 000 € », détaille l’éleveur. En 2016, l’achat de fourrage ne leur a permis de dégager que 90 000 €. Pris par ses obligations professionnelles —vice-présidence des Jeunes Agriculteurs— 3 jours par semaine à Paris, pour optimiser l’organisation du travail, Pierre-Marie Vouillot est remplacé par un salarié employé à 70 %. Les éleveurs envisagent aussi d’investir dans un séchage en grange et un distributeur automatique de concentré.
Assurer le renouvellement du troupeau
Un tiers des meilleures vaches sont inséminées avec des doses sexées. Du croisement est effectué sur le dernier tiers du troupeau avec du Limousin pour les génisses et du Blanc Bleu pour les vaches laitières. 25 génisses sont élevées par an pour assurer le renouvellement du troupeau.