Cinq scénarios prospectifs ont été imaginés pour la production de lait AOP franc-comtois à l’horizon 2030 par l’Idele et le cabinet de conseils Acteon environnement. Publiés sur le site du ministère de l’Agriculture le 23 mars, ils révèlent certaines fragilités dans les filières des AOP fromagères de la région comtoise. Reprise du patrimoine élevé pour les jeunes agriculteurs, hausse du prix des terres, pullulation de campagnols en lien avec une diminution de la biodiversité, changement climatique, tout n’est pas rose pour le lait des AOP franc-comtoises, même si pour l’heure le prix de ce lait reste largement au-dessus du prix du lait standard. Le rapport alerte également sur l’importance du collectif, « un défi » pour l’avenir. « Les acteurs doivent y trouver un intérêt », selon l’étude qui continue : « Dans un contexte où l’individualisme est de plus en plus fort et où la réussite économique est fortement valorisée, les risques de fragmentation du collectif et de financiarisation de tout ou partie des filières AOP sont réels ». L’étude souligne également que « la réappropriation des enjeux environnementaux par les acteurs des filières constitue un facteur clé de pérennité dans le temps ». Une crise économique ou sanitaire peut également survenir qui pourrait « remettre en question l’existence » de ces AOP. Comment les filières peuvent-elles anticiper ces crises ? Quelles ressources mobiliser ? Autant de questions que doivent se poser les filières comté, Mont d’Or, morbier, etc. La transmission des savoir-faire est aussi un enjeu crucial. Une perte de ces derniers est tout à fait envisageable en cas de « disparition de certains acteurs ou d’évolution vers un monopole ou des oligopoles », relève l’étude qui évoque même l’écrasement par une AOP (comté principalement) de toutes les autres du fait d’un franc succès….
AOC Comté, les défis pour l’avenir