Après la révolution mécanique et robotique, nous voici dans l’ère numérique avec l’arrivée du Big Data… Derrière ce grand et gros mot anglosaxon, surfe l’image d’un monstre indomptable et inaccessible et le magique insaisissable de l’accès à l’infini. Et pourtant, on y est, les deux pieds dedans, dans ce Big Data, depuis que, dans les poches de chaque agriculteur, l’opinel n’est plus seul. Le Smartphone, toujours allumé, veille dorénavant à la bonne conduite des exploitations, accumulant nombre d’informations en étant connecté aux objets du site de production.
Cette participant de gré ou de force à cette nouvelle tendance amorce aussi une révolution du temps, où tout se veut accessible à l’instant présent. On gère dans l’immédiateté, sans frontière physique, tout en travaillant sur du vivant, loin du rythme des saisons de naguère et des moyennes décennales sur lesquelles sont bâtis les modèles en culture par exemple. Mais dans cette précipitation, comment décider de la stratégie à mener pour la prochaine campagne dans une parcelle à partir d’une photo à l’instant t ? Quel temps donner à la réflexion face aux 900 paramètres accumulés par un robot de traite ?
Il faut prendre le train du numérique en marche. Mais la ligne à grande vitesse n’y suffira pas. Devrons-nous courir après le temps, sachant que nous ne sommes qu’aux prémices de cette nouvelle technologie… Dans quelques années, des photos satellites analyseront les données des pratiques agricoles quotidiennes, voire annuelles, mais elles seront accessibles toutes les 2 minutes…