Une démonstration de désherbage mécanique sur haricot a mis en évidence l’intérêt de la roto-étrille intercalée entre un passage de herse étrille et un binage.
Une grande partie de la réussite de la culture du haricot conserve se joue lors des désherbages. En production bio, plusieurs matériels pour le désherbage mécanique sont utilisés et de nouveaux demandent à être testés. Le Groupement d’agriculteurs bio du Morbihan et le syndicat du bassin versant du Blavet proposaient la semaine dernière dans le cadre d’un point technique une démonstration de bineuse et de roto-étrilleuse à Neulliac (56).
« Le syndicat du BV du Blavet finance ce type de démonstrations afin de favoriser les échanges entre agriculteurs bio et conventionnels. C’est aussi l’occasion de présenter l’aide que nous proposons de 50 €/ha dans la limite de 5 ha pour favoriser le désherbage mécanique des haricots », explique Romain Pansard, animateur agricole sur le BV du Blavet.
Pierre-Henry Hamon, entrepreneur de travaux agricole est venu tester sa roto-étrilleuse achetée au printemps sur culture de haricot. « Les essais que nous avons réalisés en maïs cette année sont concluants avec un bon nettoyage sur le rang. Il est donc intéressant de voir ce que ça donne sur d’autres cultures. »
[caption id= »attachment_28693″ align= »aligncenter » width= »720″] La roto-étrilleuse réussit à désherber sur le rang.[/caption]
2 à 3 passages de bineuse
Un second binage sera réalisé 10 jours plus tard et un troisième si les agriculteurs jugent que c’est opportun. Comme pour la roto-étrille le résultat, lors de la démonstration, n’est pas parfait à cause des conditions un peu humides. « Lorsque l’on intervient sur sol bien sec, on réalise un mini-buttage en ramenant un peu de terre fine au pied des haricots ce qui limite le développement des adventices sur le rang. »
2 ha par heure
Les réglages de la roto-étrilleuse sont assez simples : l’attelage 3 points détermine l’inclinaison ; les vérins hydrauliques positionnés sur les 6 m de la largeur de l’outil ajustent la pression sur les éléments pour le réglage de l’agressivité. « C’est un matériel assez agressif de par sa conception avec des dents orientées en diagonale. » Avec 6 m de large en roulant entre 6 et 8 km/h le débit de chantier est de 2 ha/heure. Pour le moment la prestation est calée sur celle de la houe rotative à 38 €/ha. Plusieurs essais avec différents réglages d’agressivité ont été nécessaires pour trouver un bon compromis entre élimination des adventices et préservation de la culture.
« On observe des filaments blancs en surface, preuve que le matériel est efficace. Par contre avec des conditions plus sèches, on aurait eu un résultat encore meilleur », estime Pierre-Henry Hamon. Les agriculteurs présents ont apprécié le travail réalisé sur le rang, ce qui n’est pas évident avec d’autres outils de désherbage mécanique.