C’est l’été. Profitons-en pour voyager. Voyager, en parcourant cette période du temps qui fut, au temps qui sera. Voyager du passé vers l’avenir. Parce que l’avenir s’enracine toujours dans le passé.
Il suffit pour cela de suivre le bœuf… Et pourquoi pas démarrer le voyage dans l’insouciance de la guinguette « Le bœuf sur le toit ». Créé en 1922, ce cabaret parisien doit son nom de baptême déjanté à la traduction littérale du titre d’une chanson populaire brésilienne, « O Boi no Telhado ». Cet établissement fut un lieu de rendez-vous de l’intelligentsia de l’entre-deux-guerres. Et surtout un temple d’idées d’avant-garde.
Aujourd’hui, c’est encore un bœuf brésilien qui veut jouer un concert avant-gardiste. Mais plus question de « faire un bœuf » façon jazz cette fois. Cent ans plus tard, la mélodie est électronique : « Bienvenue sur le plus grand marché de bétail brésilien », annonce le site Internet « Boi na linha » (le bœuf sur la ligne). Du toit, le bœuf est redescendu sur terre, plus près des affaires ; même si ce nom à double-sens fait une nouvelle fois référence au folklore brésilien qui voulait que les trains s’arrêtaient quand il y avait un bœuf sur la ligne.
De bœuf sur la ligne de chemin de fer, il n’en est plus question avec Luis Moreira (pas le footballeur), mais bien de vente de bœufs en ligne. Et pas qu’un peu. Le pays de ce jeune startupper détient le 2e cheptel mondial de bovins. Lancée il y a moins d’un an, son application mobile est déjà utilisée par plusieurs milliers d’éleveurs brésiliens qui pratiquent ainsi une nouvelle forme de vente directe. L’ambition du jeune chef d’entreprise est de conquérir l’Europe. Doit-on se préparer à tomber du toit ?