Le travail du sol pour lutter contre les graminées d’automne

cereale-ble-soja-semis-labour-travail-sol-adventice-ray-grass - Illustration Le travail du sol pour lutter contre les graminées d’automne
Un système de culture simplifié, au niveau du travail du sol et de la rotation, peut contribuer à augmenter significativement la présence des graminées d’automne. Dans ces situations, le labour occasionnel peut être une solution pour gérer à long terme le salissement des parcelles.

Longtemps étape incontournable des itinéraires techniques, le labour a été délaissé au profit de techniques simplifiées de travail du sol. Or, non-labour et salissement des parcelles peuvent apparaître étroitement liés. Un système qui cumule des semis précoces, une rotation courte de cultures d’automne (colza, blé, orge) avec un travail du sol simplifié favorise le développement des mauvaises herbes à levée automnale.

En cas de forte pression des graminées adventices, et notamment en cas d’échec de désherbage, le labour peut être réintroduit dans la rotation pour rattraper les situations délicates.

Utiliser la faiblesse des adventices

La majorité des adventices germe dans les deux premiers centimètres du sol. Une fois enfouies en profondeur par un labour, certaines graines de graminées ont une durée de vie courte et perdent leur pouvoir germinatif au bout d’un, deux ou trois ans.

Afin de ne pas remonter des semences encore viables, le labour doit être pratiqué de façon intermittente en fonction du taux annuel de décroissance (TAD) de l’adventice visée. Le TAD correspond au pourcentage de graines d’adventices qui perdent leur aptitude à germer au bout d’un an. Le labour est donc très efficace pour lutter contre les graminées qui ont un TAD élevé. L’effet est en revanche plus limité sur les dicotylédones, dont le TAD est plus faible.

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Labourer en cas d’échec de désherbage

Dans un contexte où les graminées sont de plus en plus difficiles à contrôler, en lien notamment avec le développement de résistances aux herbicides, un labour tous les 3-4 ans est à privilégier en cas de rotations courtes. Dans la mesure du possible, le labour est à positionner pendant l’interculture qui suit un échec de désherbage, en particulier en graminées. Cela permet ainsi d’enfouir les semences venant d’être produites et de ne plus les ressortir pendant quelques années, période pendant laquelle la majorité de ces semences aura perdu son pouvoir germinatif.

Etant donné la profondeur maximale de germination de la majorité des adventices, un « petit » labour (20 cm maximum voire 10-15 cm en étant équipé de charrues déchaumeuses à versoirs) permet de garder une certaine action sur la flore adventice tout en limitant la dilution de la matière organique.

En non-labour, des solutions existent

Le recours au labour présente cependant certaines limites : coût élevé, consommation d’énergie et temps de travail, difficultés techniques (milieux, type de sol…), impact sur la matière organique. Quand le retour au labour n’est pas possible ou non souhaité, il est possible de limiter le stock semencier superficiel par la répétition de passage d’outils (technique de faux-semis, déchaumage…). La rotation des cultures en alternant cultures d’hiver et de printemps est également un levier agronomique puissant pour maîtriser la flore adventice.

Ludovic BONIN


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